La ministre espagnole des Affaires étrangères, qui a préféré jusqu'ici esquiver plutôt que de fournir des réponses convaincantes sur l'accueil par son pays du chef des milices séparatistes du polisario, le dénommé Brahim Ghali , n'aide pas à dépasser le conflit actuel avec le Maroc. La cheffe de la diplomatie espagnole semble ignorer cet acte "déloyal" et cette "erreur qui doit être rectifiée", et continue de couvrir le chef des séparatistes, après à l'accueil, sous une fausse identité, de Brahim Ghali dans un hôpital à Logroño, en Espagne, oú il reçoit des "soins médicaux" contre la Covid-19. Dans un entretien accordé à La Razon, le 21 mai courant, Arancha Gonzalez Laya a estimé que la crise est due "au rejet par le Maroc d'un geste humanitaire que nous avons fait envers un individu gravement atteint de Covid et qui a déclenché une réponse unilatérale sous la forme d'une crise migratoire». En accueillant le dénommé Brahim Ghali, pour des «raisons humanitaires», Madrid n'a pas voulu créer un «conflit» avec Rabat et ne souhaite pas que ce conflit dure dans le temps, a-t-elle indiqué dans l'entretien à La Razon. «Nous n'avons jamais voulu de conflit. Nous ne l'avons jamais cherché. Nous ne l'avons jamais voulu. Et nous ne l'alimentons certainement pas. Ce que nous voulons, et c'est ce que j'ai transmis à l'ambassadrice (Karima) Benyaich, c'est regarder vers l'avenir. Nous voulons travailler ensemble pour qu'une autre crise ne se reproduise pas. Pour que ceux qui sont entrés illégalement en Espagne retournent au Maroc, comme c'est déjà le cas», a-elle dit. «Nous n'avons pas créé ce conflit et nous ne voulons pas l'entretenir. Et nous allons continuer à travailler dans ce sens», a insisté Arancha Gonzalez Laya, ajoutant que l'Espagne «veut avoir une relation mature avec le Maroc, même lorsqu'il y a des désaccords». «Si la question est qu'avec ce geste humanitaire l'Espagne prend parti dans le conflit du Sahara Occidental, la réponse claire et nette du gouvernement est non. L'Espagne n'a pas changé de position. Ce différend nécessite une solution politique qui doit être négociée dans le cadre des Nations unies car c'est ce qui garantira la légitimité et une paix stable et durable. Telle est la position centrale de l'Espagne, respectueuse de la légalité internationale. C'est également la position de l'UE», a estimé la ministre espagnole. «Je voudrais insister: nous ne devons pas lire dans cette décision autonome de l'Espagne des questions qui ne sont pas implicites dans ce geste humanitaire. Nous ne devons pas lire des positions ultérieures dans aucune question, en particulier sur la question du Sahara. L'Espagne sait que c'est une question nationale au Maroc. C'est pourquoi l'Espagne a été extrêmement respectueuse sur cette question. Aucun pays n'a été plus respectueux que l'Espagne sur cette question, car nous savons à quel point elle est importante pour le Maroc», a-t-elle indiqué, notant que l'entrée de Brahim Ghali en Espagne «n'était pas secrète, mais discrète».
Interrogée sur le fait si Washington a informé l'Espagne avant de prendre la décision de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara, la ministre a répondu: «Certainement pas. Il n'y a eu aucune consultation de l'Espagne, ni de la part des Etats-Unis ni de la part du Maroc. Nous respectons notre voisin et nous respectons les Etats-Unis. Nous respecterons toujours les décisions des Américains, mais nous voulons aussi que les nôtres soient respectées. On peut toujours avoir un désaccord dans un cadre de respect».
«L'Espagne ne cherche pas à influencer les décisions des Etats-Unis. Ils prendront les décisions qu'ils doivent prendre. Mais l'Espagne veut aussi prendre les siennes et les défendre avec sérieux et fermeté. Tout comme l'Union européenne dans son ensemble, qui est également ancrée dans ce que nous pensons être la solution: une solution politique et négociée au sein des Nations unies», a souligné la ministre espagnole des Affaires étrangères.