La ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, a assuré le 27 avril que l'Espagne a «expliqué très clairement» au Maroc les raisons du «strict respect de l'engagement humanitaire» pour lesquelles l'hospitalisation à Logroño du chef des séparatistes a été autorisée. La ministre des Affaires étrangères, de l'UE et de la Coopération, Arancha González Laya, a insisté, mardi 27 avril, sur le fait que Brahim Ghali a été muté en Espagne «pour des raisons humanitaires» et a évoqué «l'obligation de collaborer avec la justice» alors que trois sahraouis — ayant vécu dans les camps de réfugiés de Tindouf, en Algérie qui accusent Brahim Ghali de «violation de droits humains» et «tortures». La chef de la diplomatie espagnole s'est exprimée lors d'une conférence de presse en marge du Conseil des ministres à la suite de la convocation de l'ambassadeur d'Espagne à Rabat, Ricardo Díez-Hochleitner en fin de semaine. Le ministère marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita avait «déploré» dans un communiqué l'attitude espagnole qui «provoque de grands malentendus», et a affirmé qu'il s'agissait d'un acte «contraire à l'esprit de coopération et de bon voisinage», touchant «une question fondamentale pour le peuple marocain et ses forces vives», se référant à l'intégrité territoriale marocaine. En outre, M. Bourita a déclaré que Ghali «était recherché pour crimes de guerre et violations contre les droits de l'homme» et a demandé pourquoi la justice espagnole «ne réagissait pas aux plaintes déposées par les victimes de ce dernier». González Laya a évoqué la question judiciaire dans les termes suivants: «Nous avons montré que nous respectons la loi, y compris notre obligation de collaborer avec la justice espagnole; c'est quelque chose que le gouvernement prend très au sérieux». En novembre 2012, la Haute Cour nationale en Espagne a admis avoir traité une plainte de l'ASADEH pour des allégations de torture et de disparition de dissidents dans des camps de réfugiés, dans les années 80, dirigée contre vingt-huit dirigeants séparatistes. «Au Maroc, on fait entendre un langage sévère pour de bonnes raisons. Une frivolité politique s'étale sur le devant de la scène, au détriment du bon sens, de la franchise et du bon voisinage, réfugiés dans les coulisses» rapporte une source bien informée qui ajoute : «Il y a une faute en particulier, à la fois politique et morale, qui pèse sur toute cette situation. Ce qu'il s'est passé est un brigandage diplomatique qui présente un caractère de duperie mêlée de faiblesse dont un ami du Maroc ne peut prendre son parti. L'Espagne n'a jamais cessé de se soucier du sort des séparatistes et d'en faire l'objet d'une constante bien qu'inutile préoccupation. L'évacuation de Brahim Ghali ébranle les fondements mêmes de la confiance réciproque entre Rabat et Madrid».