Alors que le Maroc a convoqué samedi l'ambassadeur espagnol à Rabat pour exprimer son exaspération à la suite à l'hospitalisation en Espagne du chef des séparatistes, les partis politiques réagissent dénoncant des combinaisons qui portent atteinte aux relations maroco-espagnoles. L'hospitalisation de Brahim Ghali est, pour le moment, à coup sûr un des écheveaux les plus embrouillés qu'il y ait en Espagne. Le Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition) et l'Istiqlal (Parti de l'indépendance, opposition) ont dénoncé, dimanche 25 avril, la présence de Ghali sur le territoire espagnol. «Nous regrettons Madrid ait pris accepter tacitement la responsabilité compromettante d'accueillir le chef des séparatistes, laquelle contredit les règles de la coopération et du bon voisinage» a annoncé le PPS sur son site électronique. Madrid, à bout d'expédients et assailli de demandes d'explications, aurai commis «la bourde de trop», écrit le journal L'Opinion, porte-voix du PI. «L'opération clandestine qui visait à assurer une hospitalisation discrète à Brahim Ghali a viré au fiasco. Une fois la manigance dévoilée, la diplomatie espagnole a tenté de calmer le jeu en jouant la carte humanitaire» a indiquéle quotidien dans livraison du lundi 26 avril. Le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita a convoqué l'ambassadeur espagnol pour exprimer «une incompréhension et une exaspération», après l'accueil en Espagne de Brahim Ghali. «Madrid a tenté de dissimuler la présence de Ghali chez elle en pleine connaissance de cause. Rien ne peut justifier de sa part cette conduite. On voit combien de revendications et de griefs s'accumulaient sourdement contre le gouvernement de Pedro Sánchez» déclare notre source. Le ministère espagnol des Affaires Etrangères avait souligné jeudi que Ghali, souffrant d'un cancer et qui a contracté la Covid, avait été «transféré en Espagne pour des raisons strictement humanitaires afin de recevoir des soins médicaux». Vendredi, la chef de la diplomatie espagnole, Arancha Gonzalez Laya, a affirmé que les relations avec le Maroc ne seraient pas affectées par l'accueil de Ghali. «Cela n'empêche pas et ne perturbe pas les excellentes relations que l'Espagne a avec le Maroc», avait-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse. Par ailleurs, trois sahraouis — ayant vécu dans les camps de réfugiés de Tindouf, en Algérie qui accusent Brahim Ghali de violation de droits humains et tortures, ont appelé samedi les autorités espagnoles à le traduire en justice. L'une des trois sahraouis a rappelé qu'elle avait déjà déposé une plainte contre Ghali en Espagne. Plusieurs médias affirment qu'il «il y a eu à Madrid volonté formelle, arrêtée après réflexion, de se passer du consentement de Rabat et de la mettre en présence d'un fait accompli, lequel constitue une atteinte aux bonnes relations bilatérales». Le déploiement réussi de troupes marocaines à l'extrême sud du Sahara pour déloger des séparatistes qui bloquaient la seule route vers l'Afrique de l'Ouest et la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le territoire ont fragilisé la junte qui siège à Rabouni.