L'ambassadeur d'Espagne au Maroc, Ricardo Díez-Hochleitner Rodríguez, a été convoqué, ce samedi, par le ministère marocain des Affaires étrangères, suite à l'hospitalisation de Brahim Ghali, chef du Polisario, dans une ville espagnole. Selon l'Agende de presse espagnole EFE, la convocation de l'ambassadeur est liée à l'accueil par les autorités espagnoles de Ghali, admis à l'hôpital San Pedro à Logroño, et ce, malgré le fait qu'il fait l'objet de plusieurs plaintes en Espagne, pour crimes contre l'humanité, séquestrations et tortures suite à une plainte déposée contre lui en 2008 par l'Association sahraouie des droits de l'Homme.
Cette convocation de la diplomatie marocaine témoigne du refus de l'attitude du voisin ibérique, qui pour rappel, continue de garder une position ambiguë vis-à-vis de la question du Sahara. Paradoxalement, la diplomatie espagnole a déclaré vendredi, que le Maroc est un «partenaire privilégié» de l'Espagne «sur le plan économique, politique, migratoire, des entreprises, dans la lutte contre le changement climatique et cela ne change pas», soulignant que ces relations ne seraient pas affectées par l'accueil en Espagne du polisarien pour y être soigné.
Interrogée par la presse locale, Arancha González, Ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération d'Espagne, a déclaré que «la présence de Ghali en Espagne obéit à des raisons strictement humanitaires, pour recevoir un traitement médical» et «je vais garder la plus grande discrétion en ce qui concerne les détails», a-t-elle tranché. Rappelons que la défense des victimes du Chef du polisario, ont demandé au procureur général de l'Audience national de «prendre les mesures pertinentes pour qu'une déclaration soit prise et empêcher sa sortie du territoire national espagnol». Celle-ci réclame le déclenchement de l'action publique et une coopération accrue de la police espagnole pour procéder à l'interrogatoire de Brahim Ghali à l'hôpital, puis à son incarcération conformément au mandat d'arrêt émis à son encontre.