Brahim Ghali a été accueilli d'urgence en Espagne, dans un centre médical à Saragosse, sous un nom d'emprunt algérien, ont affirmé plusieurs médias. Alors que le ministère espagnol des affaires étrangères ont simplement indiqué que «Ghali a été transféré en Espagne pour des raisons strictement humanitaires afin de recevoir des soins médicaux», au Maroc, Madrid est accusé d'abriter un fugitif réclamé par la justice, rapporte elDiario.es Selon des sources diplomatiques du ministère des Affaires étrangères, Brahim Ghali se trouve sur le territoire espagnol, «bien qu'elles n'indiquent pas exactement l'hôpital où il a été admis». Les spéculations ont commencé lorsque le chef séparatiste a disparu de la vie publique. Selon divers médias, celui qui incarne «la banalité du mal» est «arrivé en Espagne le mercredi 21 avril avec un passeport diplomatique algérien, muni d'une fausse identité, se faisant passer pour un certain Mohamed Benbatouch». «La question est de savoir si le gouvernement espagnol et ceux qui l'ont poussé dans cette voie [accueillir Brahim Ghali] ont mesuré la portée de ce qu'ils faisaient, s'ils ont été prévoyants en engageant les institutions du pays pour cet homme encombrant, s'ils ne servent pas la cause de ce fugitif accusé de divers crimes : la question est enfin de savoir s'ils ne se sont pas exposés, par un entraînement de passion politique inconsidéré, à compromettre ce qui est bien au-dessus d'une simple décision, l'inviolabilité des lois, la dignité de la justice, les droits de ses victimes, — la relation avec Rabat elle-même» note une source proche du dossier à Barlamane.com. De Tindouf, il a été transféré à Alger où la présidence algérienne lui a fourni «des soins médicaux» jusqu'à jeudi, date de son arrivée à Saragosse. De là, «une ambulance du service de santé de Riojano (SERIS) l'a emmené, avec au moins un membre de sa famille, à destination de l'hôpital de San Pedro de Logroño», selon le magazine panafricain Jeune Afrique. Des sources ont confirmé audit média que Ghali est admis à Logroño. Des médias français ont également assuré que Ghali était arrivé en Espagne après que l'Allemagne avait refusé de l'accueillir. Abdelmajid Tebboune serait intervenu pour lui permettre d'entrer en Espagne. Mais le passé noir de Ghali le poursuit partout. Enquête devant la Cour nationale «Brahim Ghali est accusé de crimes commis contre des dissidents et des militants sahraouis, pour la plupart nés dans la colonie espagnole, qui avaient des opinions politiques différentes de celles de la classe dirigeante du Polisario», a confié à elDiario.es de l'Association du Sahara pour la défense des droits de l'homme (ASADEDH). L'affaire est précisément lancée par la plainte déposée par l'ASADEDH sur «les crimes de torture et de génocide commis par les responsables du Front Polisario». Cette association, composée d'anciens membres du Polisario, a déposé une plainte en 2012 auprès de la Haute Cour nationale pour «génocide, meurtres, blessures, détention illégale, terrorisme, torture et disparitions», selon l'ordonnance du tribunal central d'instruction no5 du juge Pablo Ruz, auquel elDiario.es a eu accès. La plainte a été admise par le chef de la Cour de l'époque, Pablo Rafael Ruz Gutiérrez, contre 28 dirigeants et membres de la sécurité militaire du Front Polisario, dont le président Brahim Ghali. Depuis lors, l'affaire a été classée deux fois «en raison des difficultés d'obtention des données permettant d'identifier les auteurs présumés des méfaits» susmentionnés. Les derniers développements relatifs à l'instruction remontent à 2019. Il a été indiqué que «l'enquête sur l'existence de nombreux actes punissables progresse et elle implique un grand nombre de personnes et de victimes et implique l'exécution de procédures à l'étranger». Au Maroc, des messages circulent déjà sur les réseaux sociaux attaquant l'Espagne pour son soutien à Ghali. «L'Espagne protège les criminels» avec le hashtag: « # España_protege_criminal », « #Spain_protect_criminal » ou # إسبانياتحميالمجرمين -en arabe-, accompagné du nom et du numéro de téléphone de l'hôpital où il est apparemment admis, rapporte la même source. Des rumeurs constantes sur la santé du leader du Polisario «Il faut mentir pour donner l'impression que l'on existe toujours» a déclaré Ghali en décembre 2020, quelques semaines après la libération de Guergeurat par l'armée marocaine. Selon plusieurs sources médiatiques, Ghali d'avoir fui les camps de Tindouf, en Algérie, le 13 novembre après l'intervention des Forces armées marocaines (FAR) dans la localité frontalière située à l'extrême sud-ouest du Sahara. Des sources ont indiqué qu'il avait quitté Rabouni «pour se réfugier dans le désert». «L'hospitalisation de Brahim Ghali est un tourbillon tragi-comique où se pressent des faits aussi étrangers que contradictoires» a déclaré une source proche du dossier à Barlamane.com.