La marche hebdomadaire du mouvement antirégime du Hirak a été à nouveau neutralisée vendredi à Alger par un impressionnant dispositif policier déployé dans la capitale. Depuis le matin, policiers en uniforme ou en civil, avaient littéralement envahi les endroits névralgiques de la ville, bloquant les grandes artères et encerclant les mosquées d'où partent habituellement les cortèges de manifestants. Des policiers en civil procédaient à des contrôles d'identité des passants. A la sortie de la mosquée Errahma, dans le centre-ville, les fidèles ont été incités à rejoindre en ordre leurs domiciles. A la fin de la prière du vendredi, une centaine de personnes ont brièvement manifesté devant la plage Rmila de Bab El Oued, profitant pendant quelques instants de l'absence de policiers qui n'ont pas tardé à les pourchasser. Reporters et photographes indépendants sont privés d'accréditation et ne peuvent pas couvrir normalement les marches du Hirak. Ce bouclage d'Alger survient au lendemain de l'ouverture de la campagne pour les législatives du 12 juin. Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a fait état de nombreuses interpellations ce vendredi à Alger et dans d'autres villes du pays. La plupart des personnes interpellées recouvrent généralement la liberté en fin de journée en attendant d'être convoquées devant la justice. Au moins 127 personnes sont actuellement incarcérées pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles, selon le CNLD.