Le Chili et la Bolivie ont annoncé une « normalisation » de leur relation bilatérale après une rupture de 42 ans à cause des revendications de la Bolivie pour une sortie vers le Pacifique Le ministre chilien des Affaires Etrangères, Andrés Allamand, a affirmé qu'il s'agit d'un engagement des deux pays pour dépasser « une étape particulièrement conflictuelle » et initier un nouveau chapitre dans la relation bilatérale orienté vers le futur. Allamand, cité samedi par la presse chilienne, a annoncé la mise en place d'une « feuille de route » qui serait le point de départ pour une reprise des relations diplomatiques ultérieurement, mais qui « n'est pas encore à l'ordre du jour » pour le moment. "Ce qui est à l'ordre du jour, c'est d'aller de l'avant avec la normalisation et de mettre en œuvre les différents mécanismes que nous avons mis en place », a insisté le ministre chilien. A La Paz, son homologue bolivien, Rogelio Mayta, a annoncé la décision de son pays d'avancer dans la relation bilatérale avec le Chili sans pour autant mettre de côté « sa position inaliénable de revendication d'une sortie ver la mer ». Mayta a déclaré que les représentants des deux pays ont convenu qu'un " dialogue constructif est l'instrument idéal pour la compréhension et l'intégration" et que "la coopération bilatérale contribue efficacement à la coexistence pacifique". Le ministre bolivien a détaillé les thèmes qui seront abordés dans un premier temps. Il s'agit de la complémentarité économique, la libre circulation, la culture, l'environnement, le tourisme, l'éducation, la science, la technologie et l'innovation, les questions consulaires, la coopération policière, les ressources en eau et le contrôle du commerce illicite et du trafic de drogue. Le Chili avait mené une guerre contre la Bolivie et le Pérou entre 1879 et 1883, connue sous le nom de « guerre du salpêtre », qui avait débouché sur la perte par la Bolivie de sa côte maritime sur le Pacifique. Depuis lors, les relations ont été marquées par une confrontation diplomatique ininterrompue en raison des revendications de la Bolivie pour récupérer le territoire perdu. En 2018, la Cour internationale de Justice (CIJ) basée à La Haye s'est prononcée en faveur du Chili dans le procès intenté par la Bolivie à la recherche d'un débouché sur la mer et a déclaré que Santiago n'est pas obligé de négocier un accès souverain à l'Océan avec La Paz.