Maroc-Chili : déclaration d'Alejandro Carvajal, ambassadeur du Chili au Maroc “Nous avons d'excellentes relations avec le Maroc et ce à tous les niveaux : politique, diplomatique et culturel. Sur le plan politique, il faut dire que depuis quelques années la politique marocaine vers l'Amérique latine a trouvé un appui essentiel, et le ministre des Affaires étrangères et de la coopération Mohamed Benaïssa a visité trois fois le Chili. En 2000, il a accompagné l'ex-Premier ministre Abderahmane Youssoufi pour assister à la cérémonie de prise du pouvoir par le président Lagos. En janvier 2002 et janvier 2004, le ministre Benaïssa s'est déplacé encore à Santiago pour s'entretenir avec son homologue la ministre Maria Soledad Alvear et les principales autorités chiliennes. Maintenant, vu la qualité des relations bilatérales, c'est la première fois que Sa Majesté le Roi Mohammed VI effectue une visite au Chili en tant que dirigeant d'un pays arabo-africain. C'est un événement pour la société chilienne, c'est une récompense majeure, c'est un événement pour l'Amérique latine toute entière. D'un autre côté, cela fait 15 jours que le vice-ministre chilien des Affaires étrangères était en visite au Maroc. Il a eu des rencontres très importantes avec son homologue marocain le ministre délègué aux Affaires étrangères et à la coopération, Taieb Fassi Fihri, sur les relations bilatérales. Ils se sont mis d'accord sur l'organisation de la commission mixte en 2005 qui se tiendra tous les deux ans. A propos de la question du Sahara marocain, le Chili a été toujours pour une solution pacifique dans le cadre de l'ONU. Nous soutenons les efforts de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU chargé de cette affaire pour aboutir à une solution équitable et acceptable par toutes les parties concernées. Au niveau économique, il est important de préciser que le Maroc et le Chili ont signé des accords de libre-échange avec les Etats-Unis et l'Union européenne. Le Chili a une expérience dans des domaines tels que l'exportation, le conditionnement, les normes sanitaires... Le Maroc a de son côté une expérience dans d'autres domaines, ce qui permet des échanges dans tous les secteurs. A mon avis, il faut d'abord créer une base de connaissances entre les opérateurs économiques chiliens et marocains pour encourager le contact et promouvoir les échanges. Cela se fera grâce à l'organisation de rencontres et de séminaires, pour créer des synergies entre les hommes d'affaires des deux pays. Les échanges entre le Maroc et le Chili sont à un niveau très bas. Ils ne dépassent pas les 10 millions de dollars par an. Le Chili exporte principalement vers le Maroc du bois, des produits chimiques et importe des articles en cuir, des tapis, de l'artisanat, des conserves… Notre but est d'augmenter les échanges commerciaux et de dépasser les difficultés du transport et de la législation. Sans oublier de réaliser un accord pour les tarifs préférentiels avec le MERCOSUR “accord de libre échange entre le Chili, l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay”, ce qui permettra au Maroc de bénéficier des avantages douaniers dans le marché latino-américain. Réciproquement, le Chili fera en sorte que les investisseurs chiliens profitent du port de Tanger Méditerranée pour réexporter leurs produits vers le marché européen.