La Confédération Générale des entreprises du Maroc (CGEM) et la Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, ont lancé, mercredi dernier, une plateforme commune visant à encourager les entreprises à promouvoir davantage l'employabilité et l'évolution professionnelle des femmes en entreprise. La plateforme CGEM-IFC entend faire émerger un groupe d'employeurs "champions" au Maroc, pour mettre en lumière les avantages de la diversité des genres au sein des entreprises et proposer des pistes concrètes favorisant l'emploi des femmes dans le secteur privé, indiquent, lundi, les deux institutions dans un communiqué conjoint. Pour ce faire, la CGEM et l'IFC comptent organiser une série de rencontres abordant différents aspects relatifs à l'emploi des femmes. Au Maroc, l'écart hommes-femmes sur le marché du travail est encore important, pointe le communiqué. En effet, si 70 % des hommes occupent des postes dans le secteur formel, le taux d'activité des femmes a, quant à lui, constamment diminué au cours de ces dernières années. Ainsi, de nos jours, seules 21% des femmes occupent des emplois formels contre 26% en 2004, selon les estimations modélisées de l'Organisation internationale du travail (OIT), lit-on de même source. "Le secteur privé joue un rôle crucial dans l'accès des femmes à de meilleures opportunités d'emploi. Malgré les avancées enregistrées à l'échelle mondiale, la question de la parité et de l'égalité des chances reste un sujet d'actualité", a souligné Saadia Slaoui Bennani, Présidente de la Commission entreprise responsable et citoyenne de la CGEM. "Par ailleurs, il a été démontré que la participation des femmes au marché du travail et à des activités rémunératrices a un impact positif, en termes de développement humain, sur la société dans son ensemble. Ainsi, l'égalité homme-femme n'est pas seulement une question sociale mais elle est aussi une vraie question économique et de développement en faveur d'une société plus durable, égalitaire et inclusive", a-t-elle précisé. De son côté, le Directeur d'IFC au Maroc, en Tunisie et en Algérie, Xavier Reille, a fait savoir que 42 % des étudiants universitaires sont des femmes, et pourtant, seule la moitié d'entre elles est officiellement active, notant que cette déperdition des talents féminins sur le marché du travail a un impact négatif sur la performance des entreprises marocaines. "Alors que les entreprises marocaines ajustent leurs activités pour s'adapter à la pandémie du Covid-19, la promotion des talents féminins dans l'entreprise est un levier de relance pour une croissance durable et équitable. Les outils d'IFC comme le diagnostic EDGE ou les plateformes d'échange d'expériences inter-entreprises peuvent accélérer ce mouvement", a-t-il ajouté. La CGEM et l'IFC sont des partenaires de longue date, collaborant sur un large éventail de domaines en vue de renforcer le développement du secteur privé au Maroc. Leur dernier partenariat entre dans le cadre du programme d'emploi des femmes d'IFC, une initiative menée sur trois ans et dont l'objectif est d'accroître la participation des femmes au marché du travail. Ce programme est mis en œuvre en partenariat avec le gouvernement des Pays-Bas.