Le nouveau concurrent arrivé sur le marché des huiles, dont Lesieur dénonce les méthodes, a grignoté des parts de marché aux petits opérateurs dans le secteur. Lesieur a enregistré à fin juin 2005 un chiffre daffaires en baisse de 10%. Le résultat net, affiché au cours de la même période, a reculé de 33%. Le premier semestre 2005 na pas été paisible pour le secteur des huiles. A loccasion de la publication des résultats enregistrés par Lesieur au cours de cette période, Ahmed Rahhou le PDG du Groupe a tenu à rappeler les faits ayant marqué le contexte économique national. Dans un premier temps, il est à noter que le marché se caractérise par lextrême volatilité des matières premières, ingrédients importants pour les huiles de table. Le premier semestre 2005 a été caractérisé par un cours favorable des huiles brutes, doù une forte progression de la marge de lhuile de table. A linstar du marché international, la marge de trituration a connu une tendance baissière. La faiblesse de la campagne nationale 2004-2005 dhuile dolive a eu un impact positif sur le marché de lhuile de table (4%), et ce grâce à leffet de substitution. Lautre fait marquant concerne le changement du taux TVA sur les huiles de table : 10% contre 7% en 2004. De bonnes performances ont été enregistrées à lexport sur lhuile dolive, et ce grâce aux stocks constitués en 2004. Concurrence déloyale ? Au cours de cette période, Lesieur a souhaité mettre un pied en Tunisie avec une prise de participation de 34% du capital de la Raffinerie Africaine. Après avoir brossé le tableau de la conjoncture au cours du premier semestre 2005, le président-directeur général de Lesieur a tenu à signaler un élément déplorable, à savoir le phénomène de «prédation» dun nouveau concurrent dans un marché qui progresse dà peine 3% par an. Le bilan du premier semestre de ce nouveau concurrent met en relief des prix de vente inférieurs à ceux de revient, ce qui laisse imaginer que ce nouvel opérateur vend à perte. Le chiffre daffaires réalisé par ce concurrent est de 77,6 MDH contre un prix de revient de 89,4 MDH. Le résultat net enregistré par le concurrent dégage une perte de 28,7 MDH. Un comportement tout à fait contraire aux règles du marché. Face à ce constat, Lesieur ne compte pas rester les bras croisés. Sans pour autant remettre en question limportance dune concurrence saine et parfaite, A. Rahhou a également fait part de son scepticisme quant à la survie des petites unités opérant dans le secteur. Un chiffre daffaires en baisse Le chiffre daffaires réalisé par Lesieur à fin juin 2005 sest établi à 1.668 MDH contre 1.858 MDH à fin juin 2004, soit une baisse de 10%. Cette baisse sexplique essentiellement par celle du savon de 6%. Une baisse qui sexplique : le savon étant une marchandise qui peut être stockée. Par ailleurs, la vente dhuile dolive a aussi enregistré une baisse de 3%, tandis que les ventes à lexport ont aussi affiché une baisse de 19%. Cette baisse du chiffre daffaires a engendré une baisse du résultat dexploitation de 82%, soit 20 MDH contre 112 MDH à la même période de lexercice 2004. Par ailleurs, la capacité dautofinancement a baissé de 22%. Idem pour la trésorerie qui a enregistré un repli de 64%. Le résultat net affiché par Lesieur est de lordre de 67 MDH contre 100 MDH à la même période de lexercice précédent, soit une baisse de 33%. Dans un contexte hyper fluctuant, Lesieur Cristal poursuivra sa politique de renforcement de ses positions et de ses marques durant le second semestre; lequel devrait être marqué par une amélioration de la marge de lactivité trituration en liaison avec la bonne tenue des cours des tourteaux de soja, un niveau dinvestissement satisfaisant, des marges sur le savon et sur lhuile dolive, à linstar du premier semestre, et un maintien de la pression sur les marges de lactivité huile en relation avec lintensification de la concurrence.