La Bourse de Casablanca a clôturé en très légère baisse mardi dernier, le Masi et le Madex régressant tous deux de 0,07%, pour sétablir respectivement à 11.804,54 et 9.633,75 points. Les deux indices phares de la place ramènent ainsi leur performance annuelle respective à 13,03 et 13,81%. Aujourdhui, après un peu plus de six mois, les opinions des analystes semblent toutes converger : la Bourse de Casablanca va clôturer cette année dans le vert. Mieux, les analystes dAttijari Intermédiation tablent sur un rendement positif du marché Actions avec une performance cible denviron 30% dici le 1er trimestre 2011. Prévision trop optimiste ? On verra. En tout cas, si la plupart des analystes attribuent cette tendance haussière du marché au climat de confiance qui sinstalle progressivement, il semble pourtant difficile de soutenir que cette donne est bien intégrée par tous les opérateurs. Particulièrement les dirigeants des 500 entreprises potentiellement cotables identifiées. Car, même sils ont manifesté un intérêt relatif pour la cote lors de la dernière Caravane de la Bourse, cest loin dêtre gagné davance. Or, justement, le maintien de la «dynamique» qui règne sur le marché actuellement et lorientation positive des indices dépendront de lafflux de liquidité. Du papier frais de qualité. Et en quantité. Jusquà présent, hormis lannonce de la cession de 8% des parts de lEtat dans le capital de Maroc Telecom en Bourse, seule a été portée sur la place publique la cotation prochaine de CNIA Saada. Laquelle viendra soutenir la seule introduction en Bourse de cette année : celle de la Tunisienne Ennakl. Quoique le discours de Karim Hajji, Directeur général de la Bourse, est éloquent et son programme quinquennal très ambitieux, il semble, dans ce cadre, difficile de croire que lon arriverait à doubler le nombre de sociétés cotées à lhorizon 2015. Car, à supposer quil y ait 5 autres entrées en Bourse dici la fin de lannée, il faudrait encore une moyenne de 14 introductions par an entre 2011 et 2015 pour atteindre lobjectif escompté. Ce nest pas impossible, mais cela semble relever dun miracle. Surtout que les avantages fiscaux offerts actuellement, et qui sont véritablement un facteur incitatif, ne seront pas indéfiniment maintenus. Pourtant, Hajji est résolument pessimiste et a soutenu avec force cet objectif, lundi dernier, sur la radio Aswat, dans le cadre de lémission «La semaine des marchés financiers», réalisée en partenariat avec Finances News Hebdo. On attend, en tout cas, de voir quelles sociétés viendront grossir le rang de celles qui vont faire appel au marché ., après Maroc Telecom et CNIA Saada. Sur ce registre dailleurs, le gendarme du marché vient de rendre publiques dernièrement, dans sa Newsletter, des statistiques assez intéressantes. On y apprend, en effet, que le nombre démetteurs faisant appel public à lépargne sest inscrit en hausse depuis 1993, avec néanmoins une stagnation durant ces trois dernières années. Ainsi, de 97 sociétés faisant appel public à lépargne en 2007, ce nombre est passé à 106 en 2009 (+9,2%), avant datteindre 105 à fin juin 2010, compte non tenu de la société tunisienne Ennakl Automobiles. En cela, le volume des émissions et des cessions réalisées sur le marché dans le cadre dopérations dappel public à lépargne a atteint 31,4 Mds de DH en 2007, avant denregistrer une augmentation de 74,5% (54,8 Mds de DH) en 2008, grâce notamment à un recours massif au marché de la dette. En 2009, ce volume a accusé une baisse de 25% à 41,1 Mds de DH.