Actualité oblige, la chronique de cette semaine est consacrée à lautomobile. En effet, dès demain, vendredi 14 mai, souvre à Casablanca la 7ème édition du Salon Auto Expo organisée par lAssociation des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM). Un événement très attendu par les passionnés de lautomobile, mais également par tous ceux qui attendent particulièrement la tenue de cette manifestation pour concrétiser leur décision dachat. Cette 7ème édition coïncide cependant avec un autre événement inédit quil serait difficile de taire : le lancement du 1er baromètre du marché de lautomobile marocain, dont nous publions, en exclusivité, lintégralité dans ce numéro. Initiée par la société de crédit à la consommation Eqdom, en partenariat avec IPSOS, linstitut de sondages français et société internationale de marketing dopinion, cette étude a pour le moins permis, dans un contexte où le secteur automobile est en constante évolution, de mettre à la disposition de lopinion publique des statistiques fiables pouvant aider à une meilleure appréciation des besoins et attentes des clients et prospects. Ce baromètre révèle ainsi un certain nombre de données par rapport aux intentions dachat durant le second semestre 2010, met en lumière les marques les plus connues en termes de notoriété et de souvenir publicitaire, mais également, et surtout, précise la fourchette de prix que léchantillon interviewé est prêt à débourser pour acquérir une voiture neuve ou un véhicule doccasion (voir détails pages centrales) Ce qui appelle, de prime abord, certaines remarques. La première est que ce baromètre, aussi pertinent soit-il et quelle que soit la crédibilité du cabinet qui la réalisé, va faire grincer des dents et risque dêtre sujet à polémique. Dabord, parce que la nouveauté et la transparence font peur à certains. Ensuite, parce que létude révèle des réalités bien différentes de ce que lon pourrait croire; ce qui pourrait passablement irriter certains importateurs. Ainsi, apprend-on que les marques les plus vendues au Maroc ne sont pas forcément celles qui sont les plus connues. En cela, en termes de notoriété et souvenir publicitaire, les premières marques mises en orbite par létude barométrique sont allemandes : il sagit de Mercedes, BMW et Audi. Lesquelles, également, occupent respectivement les trois premières places en terme dintention dachat par marque. Autant les possesseurs que les non possesseurs de véhicules privilégient donc ces trois marques. Ce qui nous renvoie à un second constat : le prix souhaité, qui varie de 90.000 à 150.000 DH pour les possesseurs de voitures et qui reste inférieur à 90.000 DH pour ceux qui nen possèdent pas encore. Or, les prix de vente des véhicules des trois premières marquées citées en intention dachat, lesquelles, dans la conscience collective, sont assimilées à des marques de luxe, sont bien au-delà de ces fourchettes de prix. Cest dire que ceux qui veulent réellement acquérir un véhicule nachètent pas forcément ce quils veulent, mais plutôt ce que leur permet leur budget. Pas étonnant alors que Mercedes, BMW et Audi ne soient pas en tête des ventes au Maroc, quand bien même elles restent les plus connues. Les prix, lautre débat Parmi les critères de choix qui sous-tendent lachat dune voiture, les sondés évoquent en premier lieu le couple solidité / fiabilité, suivi de la performance et du meilleur rapport qualité / prix. Même sil est évoqué en dernière position, le prix reste néanmoins un facteur déterminant dans lachat dun véhicule. Un facteur tellement déterminant quil savère, actuellement, important davoir un débat franc et transparent (et pourquoi pas un baromètre !) sur la question relative aux marges des importateurs automobiles, mais également sur celle concernant les taux appliqués dans le cadre du crédit automobile, comme nous lécrivions dailleurs dans lune de nos précédentes éditions (cf www.financesnews.ma). Simplement parce que lon se rend compte que depuis la mise à mort de la LOA au travers dune fiscalité dissuasive, laccès au véhicule devient de plus en plus difficile, car de plus en plus cher. Dès lors, si les importateurs et les autres intervenants que sont les sociétés de financement veulent préserver la dynamique du secteur, il va leur falloir être moins gourmands en terme de marge et plus enclins à favoriser la mobilité des personnes en facilitant laccès au véhicule au plus grand nombre. Et pas seulement à travers des actions de promotions ponctuelles comme celles déclinées à loccasion du Salon Auto Expo. Faute de quoi, le recul de 9,5% du marché enregistré au terme de lexercice 2009 ne sera rien par rapport à ce qui risque darriver. A bon entendeur