* La dégradation de lécosystème coûte 13 Mds de DH, soit 3,7% du PIB, alors que le pays réalise à peine une moyenne de croissance de 5% par an. * Le Maroc a lancé de vastes chantiers écologiques, notamment celui de lénergie solaire qui sera un mégachantier avec un investissement de près de 9 milliards de dollars. Du 17 au 22 avril, le Maroc ne parle que de lenvironnement. En tous cas, tous les responsables de lEtat, à commencer par le Roi en personne, sont mobilisés pour célébrer dignement lévénement ; et pour cause, Rabat a été choisie à léchelle mondiale avec trois autres villes pour fêter le quarantième anniversaire de la Journée de la Terre. Le choix de Rabat nest pas opportun car elle dispose de 230 hectares despaces verts, soit près de 20 m2 par habitant dépassant en cela les normes internationales qui préconisent au moins 10 m2 par habitant. Le Maroc est un pays en plein développement et son essor, tant sur le plan socioéconomique quurbanistique, sil nest pas contrôlé et régulé risque de créer des dérapages collatéraux surtout aux dépens de lenvironnement. Selon les statistiques officielles du gouvernement, la dégradation de lécosystème coûte 13 Mds de DH, soit 3,7% du PIB alors que le pays réalise à peine une moyenne de croissance de 5% par an. Par ailleurs, le Royaume, à linstar des autres Etats du monde, subit de plein fouet les effets des changements climatiques accentués en cela par le climat semi-aride du pays qui alterne des vagues de sécheresse et des inondations. La désertification engendre une forte pression sur les ressources hydriques et entraîne une vaste dégradation de la faune et de la flore. «Nous devons intégrer la dimension environnementale dans nos politiques daménagement urbain, de logement, dassainissement, de transport, dans lagriculture ou le tourisme », a affirmé Miriem Bensalah Chaqroun, commissaire de la Journée mondiale de la Terre. La Charte de lenvironnement adoptée est une sorte de feuille de route qui présente les droits et les obligations de tout un chacun en matière décologie. Le projet a nécessité des mois de discussions et de concertations surtout sur le plan régional. En parallèle, le Maroc a lancé de vastes chantiers écologiques, notamment celui de lénergie solaire qui sera un mégachantier ave un investissement de près de 9 milliards de dollars permettrant au pays dassurer à terme 40% de ses besoins en énergie électrique. Pour assurer un développement humain adéquat, le pays a lancé, depuis le milieu des années 90 également, un vaste programme daccessibilité à leau et à lélectricité. Cette bataille sannonce dores et déjà gagnée, mais le pays devra relever le défi de lassainissement qui fait défaut car seulement 40% de la population ont accès aux réseaux. 600 millions de m3 deaux usées sont déversées dans la mer sans aucun traitement. Ce programme nécessite lui aussi de gros budgets estimés à près de 30 Mds de DH. Il sagit surtout de construite un réseau collecteur des stations de traitement de ces eaux usées. La réduction de la facture environnementale passe nécessairement par la réduction de la facture énergétique. Le pays importe la quasi- totalité de ses besoins énergétiques de létranger, la rationalisation de la consommation ne peut aboutir quà travers un programme de sensibilisation defficacité énergétique. « Lénergie quon ne consomme pas et quon épargne est une sorte de gain dans le domaine », répétait souvent Amina Benkhadra, ministre de lEnergie, des Mines, de lEau et de lEnvironnement.