La baraka est-elle du côté du Maroc ? En tout cas, d'aucuns s'empresseraient de soutenir que «oui», au regard notamment de tous ces billets qui inondent le Royaume : 600 millions de dollars à recevoir de la Banque mondiale, 500 millions de dollars de l'Etat français, 250 millions d'euros également du groupe français Crédit Agricole Rien que ça ! Ce serait néanmoins faux de croire que le Maroc a la baraka. Car tous ces partenaires qui se bousculent au portillon du pays ne le font pas parce que c'est «le plus beau pays du monde». Oh que non ! Ils le font simplement parce que le Royaume a une signature internationale qui lui ouvre les portes les plus hermétiques, même enterrées sous une chape de plomb. Ils le font parce que, sous l'impulsion de notre Souverain, le Royaume chérifien s'est engagé dans une dynamique de progrès et de modernisation de son économie qui ne laisse pas ses partenaires historiques indifférents. Bref, ils le font simplement parce qu'ils croient en ce Maroc qui chemine vers la modernité, tout en restant ouvert aux autres économies du monde. Cette manne financière d'aujourd'hui, si tant est qu'on peut l'appeler ainsi, est donc à apprécier à sa juste valeur. Cela, compte tenu notamment de l'environnement économique international particulièrement difficile, plombé par une incertitude et un manque de visibilité soutenus par une reprise économique bien précaire. Un contexte qui impose d'ailleurs, de la part des bailleurs de fonds, vigilance et prudence, mais légitime surtout qu'ils soient, par les temps qui courent, très près de leurs sous. On en a pour preuve les débats polémiques et le flottement de l'Union européenne par rapport à la situation économique d'une Grèce au bord de la faillite. En cela, si dans une situation actuelle le Maroc réussit à drainer des capitaux aussi conséquents, l'on ne peut que s'en enorgueillir. Dès lors, on ne peut qu'être en phase avec cette éminence grise qui nous confiait tantôt : «le Maroc est ce qu'il est, avec ses tares et ses atouts, mais nous devons en être fiers». Tout est dit.