* La baisse du volume des transferts des Marocains résidant à létranger et des recettes touristiques, accompagnée dun creusement du déficit commercial, a provoqué la dégradation des réserves en devises. Les réserves en monnaie étrangère ont enregistré une contraction de plus de 12% au cours des huit derniers mois pour se situer à moins de 200 Mds de DH à fin mars. Cette baisse est expliquée, en grande partie, par la contraction du volume des flux de devises assurés par les secteurs en relation avec lextérieur. En effet, outre les impacts négatifs de la conjoncture internationale défavorable sur les principaux secteurs exportateurs, notamment le textile, le secteur minier et lautomobile, la crise financière a engendré une contraction de la masse des investissement étrangers au Maroc, la baisse des transferts des Marocains résidant à létranger et la diminution des revenus dus au secteur touristique. La conjoncture internationale défavorable pour lannée actuelle et lannée prochaine, risque de provoquer une détérioration des réserves en monnaie étrangère. Et si la baisse de ces réserves, résultant du déficit chronique marquant les échanges extérieurs, a toujours été corrigée par les transferts des MRE et les recettes du secteur touristique, actuellement ces ressources subissent un assèchement accéléré. Ainsi, léconomie nationale est confrontée à un risque croissant relatif à la contraction des réserves en devises. Cela aura un impact direct sur les importations nationales dont font partie les produits énergétiques et alimentaires, effectuées en monnaie étrangère. Les agrégats macroéconomiques dans le rouge Le compte des transactions courantes a dégagé un solde négatif de 16,8 milliards de dirhams au cours des neuf premiers mois de lannée précédente, contre un excédent de 3,3 Mds de DH à lissue de la même période de lannée précédente. Dans ces conditions, et en tenant compte dun écart statistique négatif, de lordre de 1,9 milliard de dirhams, la variation des réserves de change a atteint 4,7 milliards de dirhams au lieu de 18,8 milliards de dirhams une année auparavant. En cela, le déficit commercial sest aggravé, au cours de la même période, de 25% pour se situer aux environs de 160 milliards de DH. Cela correspond à une sortie massive de devises. Ce creusement résulte de la montée en puissance des importations. Les analystes de BAM notent que lexpansion des importations a été tirée principalement par la hausse des achats au niveau des principaux groupes de produits, surtout énergétiques, des biens déquipement et des produits bruts. En contrepartie, les exportations, en principe la source de devises la plus importante, ont été globalement tirées par la hausse des achats au niveau des principaux groupes de produits, surtout ceux des biens déquipement et des produits bruts. La hausse de la valeur des phosphates et dérivés a joué un rôle primordial en terme déquilibrage des échanges. Cependant, le prix de cette matière a connu une véritable dégringolade au cours des derniers mois. Sagissant des recettes de voyages, ainsi que des transferts des MRE, ils ont baissé respectivement, au cours des neuf premiers mois de lannée précédente, de 2,7% et de 1,2% par rapport à la même période de lannée précédente. Les analystes considèrent que la baisse en terme de transferts des MRE sera plus accentuée en 2009, en impactant le volume des réserves en monnaie étrangère. En plus, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers ont accusé une baisse sensible de -20,3% au cours de cette période, soit une entrée nette de 14,3 milliards de DH. Et si les recettes au titre des emprunts extérieurs publics ont atteint 17,2 milliards de dirhams contre 18,6 milliards, les dépenses, elle, ont accusé une baisse de 23,1% pour sétablir à 10,4 milliards de dirhams. Les secteurs exportateurs à la traîne Les autorités compétentes ont choisi, depuis des décennies, de maintenir une monnaie forte. Cela permet au consommateur marocain dacquérir des produits importés à un prix relativement raisonnable. En revanche, la couverture des importations par les exportations a toujours été faible, ce qui correspond à une sortie importante de devises. Cette sortie de monnaie étrangère sest accélérée au cours des dernières années suite à louverture de léconomie nationale sur létranger et à la croissance de la demande de biens déquipement importés qui a accompagné le développement de léconomie nationale. Cependant, outre laugmentation des investissements étrangers, la croissance des transferts des Marocains résidant à létranger et la hausse des recettes touristiques a équilibré cette sortie massive de devises. Actuellement, ces différents éléments ont enregistré une baisse à cause de la crise financière internationale. En cas de persistance de cette crise, le Maroc aura un besoin croissant en devises pour assurer lapprovisionnement de léconomie nationale sur le marché mondial. Pour remédier à la situation, le Royaume est appelé à renforcer les secteurs orientés principalement vers lexportation. Cela nécessite la mise en place dune politique de restructuration de plusieurs branches de lactivité industrielle. En outre, le Maroc a toujours adopté une stratégie de masse. Pour preuve, le nombre de touristes a progressé en 2008 alors que les recettes touristiques ont enregistré une stagnation.