* Outre les impacts néfastes de la baisse des réserves en devises sur léquilibre de la balance des paiements, la croissance de la masse monétaire marque une décélération soutenue au cours des derniers mois. Les impacts de la crise financière internationale se répercutent de plus en plus sur léconomie nationale. En développant des relations économiques étroites notamment avec lUnion européenne, le Maroc subit consécutivement la récession économique internationale. Cela se manifeste plus que jamais au niveau des comptes extérieurs. Il sagit principalement des transferts des Marocains résidant à létranger, des investissements directs étrangers et des recettes de voyages qui ont subi une forte contraction au cours du premier semestre de lannée 2009. Pour sa part, le déficit commercial sest davantage creusé pendant les six premiers mois de cette année, à cause dune chute des exportations liée en grande partie à la détérioration des expéditions de lOCP. Outre les impacts néfastes de la baisse des réserves en devises sur léquilibre de la balance des paiements, cette baisse affecte même lévolution générale de la masse de liquidité, les entrées en devise étant lun des principaux piliers de la création monétaire. Certes, lEtat table, dès le déclenchement de la crise, sur la demande interne pour compenser le recul de la demande étrangère qui a fondu comme neige au soleil. La persistance de la crise sest traduite par un recul de la productivité, notamment dans les secteurs exportateurs. Assèchement des sources de devises La récession économique enregistrée dans la zone Euro, principal partenaire économique du Royaume, a entraîné une baisse du pouvoir dachat et, par conséquent, une détérioration de la demande et une diminution spectaculaire des exportations nationales. Dans ce sillage, la balance commerciale sest soldée, au terme du premier trimestre de cette année, par un déficit commercial de plus de 72,5 Mds de DH. Ce chiffre résulte dune baisse des exportations de presque 34,5%, soit 30 Mds de DH, au moment où les importations ont diminué de 20%, soit 32 Mds de DH. Ce recul des exportations est dû, en grande partie, à la contraction du chiffre daffaires de lOCP de 17 Mds de DH. Pour leur part, les exportations hors phosphates ont baissé de plus de 20%, soit 1,5 Md de DH. Cela est dû à la baisse des exportations des équipements automobiles de 31%, des fils et câbles électriques de 43% et des composants électroniques de 40%. Par ailleurs, la dégradation des ventes des vêtement confectionnés sest située à 2,6%, sachant que les exportations des articles de bonneterie ont légèrement dépassé le niveau écoulé un an auparavant. Sagissant du secteur aéronautique, il a enregistré une performance de 20%, soit 277 MDH. La courbe décroissante enregistrée par les importations reflète le repli de la demande nationale orientée vers létranger. En effet, ce recul résulte dune baisse de 35% de la facture énergétique, ce qui représente 12,5 Mds de DH. En analysant les statistiques on constate que cette baisse provient dune diminution à la fois en volume et en valeur. Les achats de demi-produits et des produits bruts ont connu une dégradation de 25,6% et de 45,4% respectivement. En outre, les acquisitions de produits alimentaires ont diminué de 15,7%, à cause dune régression de 42,4% des approvisionnements en blé, résultant des bonnes performances agricoles enregistrées cette année. Par contre, la baisse des achats des bien déquipement sest limitée à 1,8 Md de DH, soit un repli de 5,2%. En terme la balance de biens, les recettes de voyages et les transferts des MRE se sont situés à des niveaux inférieurs à ceux réalisés lannée précédente avec un total de près de 43,4 Mds de DH. Ces deux éléments nont permis de couvrir que 59,8% du déficit commercial au terme du premier semestre de cette année, au lieu de 66,9% un an auparavant. Contraction de la masse monétaire En enregistrant un reflux de 12,5%, au cours du mois de juin, les transferts des Marocains résidant à létranger ont atteint 22,5 milliards de DH. Signalons que ces transferts se sont contractés de 13,8% à fin mai, 13,9% à fin avril et de 14,7% au cours du premier trimestre. En outre, les recettes de voyages ont connu une baisse de 14,4% au cours du mois de juin, contre une chute de 16,6%, pour se situer à 20,9 Mds de DH. Ce recul est enregistré après une baisse mensuelle de 21% pendant le premier trimestre. Avec une chute de 34,5%, les recettes au titre des investissements et prêts privés étrangers ont chuté de 19,4 milliards de DH au terme du premier semestre 2008 à 12,7 milliards. Cette baisse accélérée des sources en devises sest propagée pour se manifester même au niveau de la sphère monétaire. Sachant que les entrées en devises sont lun des principaux facteurs de création monétaire, le rythme de croissance de la masse monétaire a connu une décélération soutenue pendant les premiers mois de lannée 2009. En effet, si la moyenne de croissance en 2008 a été de 12,5%, elle est à peine de 10% au cours du premier trimestre. Les analystes de Bank Al-Maghrib affirment à cet égard qu«il sagit notamment des chocs négatifs sur les avoirs extérieurs nets, source importante de création monétaire, ainsi que du ralentissement de lactivité économique non agricole, qui constitue le principal déterminant de la demande de monnaie».