* En 2010, seuls les pays émergents seraient en croissance, mais pas tous. * Le comportement corollaire qui simpose de lui-même dans un contexte de crise, cest que les entreprises doivent consommer local. * Notre résistance résulte de limportance des investissements publics ayant pu doper la machine économique. * Les secteurs affectés aujourdhui par la crise économique connaissaient des difficultés auparavant. L a crise financière internationale longtemps ignorée et repoussée alimente de plus en plus lactualité de débats. Il ne faut pas se leurrer, beaucoup de secteurs commencent à ressentir aujourdhui les effets de la crise à travers leurs carnets de commandes. Face à cette situation très embarrassante, les entreprises sont appelées à mettre en place des actions mutualisées et les associations professionnelles à être plus transparentes et plus flexibles en vue daider les entreprises à en sortir indemnes. En vue dy voir plus clair, le patronat a invité H. Abouyoub, ambassadeur itinérant du Royaume du Maroc. H. Abouyoub a essayé de définir la crise en des termes plus pédagogiques. La crise qui sévit actuellement est celle du surendettement mondial ou plus exactement la création de richesse par lendettement. Cette crise dépasse les limites du raisonnable ou du palpable. Cette crise na dautre issue que le désendettement sans fracture sociale. Et le renforcement de ressources financières de lEtat se fait à travers limpôt légitime que paie le contribuable ou celui illégitime quest linflation. Lambassadeur confirme à son tour que limpact de cette crise sur le Maroc est nulle parce que la non-convertibilité du Dirham sur le plan financier nous a protégés des produits dits toxiques. «Nous sommes épargnés du danger de ces produits parce que nous navons pas profité de la manne financière des vingt dernières années», explique H. Abouyoub. Aujourdhui, de par le monde, nous sommes en train de réinventer de nouveaux modes de paiement pour le financement des transactions commerciales parce que les banques sont incapables de financer par manque de liquidités. Cette situation est très palpable à travers le nombre de banques désormais en cessation de paiement et la révision mensuelle des prévisions du FMI dans le mauvais sens. Elle est aussi palpable à travers les niveaux de chômage sans précédent que connaît le monde occidental. La perte du patrimoine de lEtat américain équivaut actuellement à 14,5 trillions de dollars. Le commerce mondial a connu ses plus bas niveaux. Le monde est dans des niveaux de croissance gravissimes. «En 2010, quelques pays émergents seraient en croissance, mais pas tous», renchérit lambassadeur itinérant. Quel impact sur le Maroc ? Toutefois, si aujourdhui limpact de la crise financière sur notre système financier est infinitésimal, celui sur léconomie est important. Les secteurs touchés actuellement par la crise risquent de connaître encore des dégraissages plus douloureux. Mais cela ne remet pas encore en cause notre capacité de résistance à cause des investissements importants dans le domaine public et qui ont pu doper la machine économique. La situation du Trésor est aussi réconfortante, ce qui lui permet de faire face aux besoins de financement de linfrastructure. H. Abouyoub invite à revoir lensemble des projets sectoriels et leurs effets sur la balance des paiements. Il faut que léquation soit équilibrée. Il demande également aux entreprises nationales de consommer local afin de pouvoir faire des économies de devises. Il prône le nationalisme. Il avoue que cest peu recommandé dans une ère de globalisation, mais il savère que cest la solution idoine. Aussi, le Maroc est-il appelé à développer de nouveaux produits de financement. Si on prend le cas de limmobilier, le Fogarim ne pourrait jamais résoudre la problématique du logement. Il faut donc développer la titrisation mais en contrepartie dune richesse réelle afin déviter les dérives. «Il ny a aucun mal à faire ce quont fait dautres pays comme la Corée où lon voit émerger du privé des champions nationaux», annonce lambassadeur. Dans un contexte de crise, il faut aller à la pêche en mettant en place des investissements stratégiques qui nous permettraient de gagner des décennies de développement.