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Crise économique : Un nouvel ordre économique mondial s’installe
Publié dans Finances news le 28 - 01 - 2010

* La crise actuelle aurait pu être plus tragique si les gouvernements n’avaient pas réagi de manière coordonnée pour venir en aide aux secteurs en détresse.
* L’interventionnisme étatique s’est avéré plus protectionniste dans les pays riches que dans ceux émergents.
* La sortie de crise ou de récession dépend de la manière avec laquelle on raisonne.
La capitale économique a abrité récemment, et ce pour la première fois, le Forum de Paris afin de débattre des pistes de sortie d’une crise qui a pesé de tout son poids sur le système économique international. Cette rencontre se voulait un moment fort de réflexions, de débats, et in fine, d’actions. Étaient présentes à ce Forum d’éminentes personnalités qui ont, d’une manière ou d’une autre, pu apporter leur pierre à l’édifice.
Cette crise planétaire n’est en fait que la résultante d’une hausse considérable des revenus qui a entraîné dans son sillage une hausse importante de l’épargne des ménages. Ne sachant pas quoi faire de cette épargne, les ménages se sont rabattus sur les actifs financiers, certes juteux, mais qui par la suite se sont révélés toxiques. «Tout cela n’est en fait que la résultante d’une politique monétaire expansionniste», a estimé
J-P. Fitoussi, président de l’Observatoire français des conjonctures économiques. Ce contexte a été ainsi marqué par l’endettement excessif des ménages, ce qui a alimenté, entre autres, la catastrophe enclenchée en 2008.
Aussi, le rythme haussier qui a marqué la période 2003-2007 est fortement dopé. Il résulte de la forte consommation du capital et non d’une forte création de la richesse. La crise qui sévit aurait pu être plus tragique si les gouvernements n’avaient pas réagi de manière coordonnée pour venir en aide aux secteurs en détresse. Toutefois, il est à noter qu’involontairement les plans de relance dans les pays riches se sont avérés, contrairement aux pays émergents, plus protectionnistes. On donne l’exemple du secteur de l’automobile, sachant que les pays riches qui ont injecté des fonds pour sauver une telle industrie ont interdit à leurs constructeurs de délocaliser leurs activités, les empêchant de s’implanter ailleurs.
Après avoir planté le décor, J-P. Fitoussi se demande si le monde est aujourd’hui sorti de la crise ?
Selon lui, la sortie de crise dépend de la manière avec laquelle on raisonne.
Où sont les lignes de force ?
Pour une région comme l’Europe et si l’on raisonne en terme de niveau, on remarque que le niveau de croissance réalisé au terme de 2009 est inférieur à celui de 2008 et celui de 2010 devrait être encore plus bas. Dans ce cas de figure, on n’est pas sorti de la crise. Mais si l’on se situe en terme de taux de croissance, on remarque que lesdits taux sont devenus positifs à partir du troisième trimestre 2009 et que, dans ce cas de figure, on peut dire que l’on est sorti de la crise. «Mais, il faut reconnaître que pour sortir de la crise, les pays riches doivent laisser le libre jeu en matière de délocalisations» affirme J-P. Fitoussi.
N. Baverez, économiste et historien, partage entièrement l’idée que la sortie de crise dépend du niveau dans lequel on place le cursus. Il est davantage adepte d’une sortie de la récession que d’une sortie de la crise. Où en sommes-nous ? Nous avons échappé au pire et nous avons pu tirer des enseignements de la crise précédente. Mais cela ne nous empêche pas de remarquer que cette crise mute sur le plan économique et social (faillites en cascade, chômage…). Parmi les séquelles de l’interventionnisme étatique, la déflation par la dette. L’autre importante séquelle est l’endettement du G15 à hauteur de 150% du PIB à l’horizon 2015. Du jamais vu !
Les flux gigantesques de capitaux vers les Etats-Unis et autres pays développés ont permis de maintenir les taux d’intérêt à long terme bas en facilitant de facto le financement de déficits publics à cours très faibles. Bien pire, ces déséquilibres cumulés se traduisent par d’énormes transferts de capitaux qui font le lit de la spéculation en créant des bulles successives sur différents actifs (financiers, matières premières, alimentaires, …), avec toutes les conséquences dramatiques que cela a pu engendrer sur l’économie réelle.
Aujourd’hui, en dépit d’un contexte marqué par la désintégration, la régionalisation…, les risques mondiaux sont désormais gérés par les Etats. «Ce que nous devons savoir, c’est que l’on ne peut pas sortir de la crise sans coordination de la normalisation des politiques budgétaires, sans régulation des systèmes financiers…», conclut N. Baverez. Selon lui, il faut plus s’intéresser à de nouveaux modèles de croissance tels que la croissance verte, l’économie de la connaissance et autres. Tout ceci laisse prédire qu’un nouvel ordre économique mondial commence à s’installer et qu’en 2010, la réalité sera complètement différente.
Fathallah Sijilmassi, Directeur de l’Agence marocaine pour le développement des investissements, soutient à son tour que la crise 2008-2009 est plus profonde que celle de 1929. Cette crise marque la fin d’un cycle dominé par les pays développés. Elle se caractérise par la montée en puissance d’une économie de commerce, des services et des finances. Et pour cause : les pays du BRICS ont mieux résisté à la crise que ceux de l’OCDE.
Pour une meilleure sortie de crise,
F. Sijilmassi insiste sur l’intégration régionale et donc sur la réussite de l’UPM. Cette région recèle d’énormes opportunités, mais à défaut d’une meilleure intégration, elle n’arrivera même pas à se positionner. Selon lui, la crise est une fenêtre de tir pour la région. Pour un pays comme le Maroc, l’investissement et une meilleure gestion des accords de libre-échange se veulent une réponse à ce type de crise.
Les enseignements qu’on peut en tirer sont que les Etats-Unis ne devraient plus pouvoir faire financer un déficit extérieur abyssal par la Chine et les pays de l’OPEP durablement. En effet, cela signifie que les Etats-Unis épargnent peu, consomment et investissent beaucoup trop ; que la Chine épargne beaucoup trop mais investit et consomme trop peu, que les pays émergents et exportateurs de pétrole financent la croissance d’un pays bien plus développé.
Il faut donc régler de toute urgence ces problèmes macroéconomiques. Les systèmes monétaires et financiers internationaux doivent être profondément réformés.
La coopération au niveau européen et au niveau mondial doit absolument prévaloir pour éviter le risque majeur d’un protectionnisme commercial, monétaire et financier aux conséquences plus que dangereuses.
Sortir de la crise, voilà ce qui doit mobiliser nos énergies et nos esprits. Car les grandes déclarations et les efforts plus ou moins efficaces multipliés depuis septembre 2008 n'y suffiront pas. Le protectionnisme, le repli et l'indifférence menacent et, hélas, l'histoire des années 1930 nous a appris comment cela finissait : par la guerre. Il faut donc réagir, délaisser l'intuition et l'approximation au profit des principes et des règles économiques, choisir des priorités, élaborer des scénarios et proposer des mesures, sans a priori et sans rien s'interdire. Mais de toute urgence.


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