* Le siège du Secrétariat de lUPM doit être établi dans un pays de la rive Sud, concrétisant cette réhabilitation politique de la coopération régionale en Méditerranée. * Le problème de financement se pose avec force et sa résolution passe nécessairement par la volonté politique de lensemble des pays membres de lUnion pour la Méditerranée. Examinant différentes thématiques, parmi lesquelles «la nouvelle conception européenne de la Méditerranée», «la viabilité des projets», «la croissance économique et le développement» ou encore «les questions énergétiques et environnementales», la journée de travail organisée par lInstitut Amadeus a abouti à dimportantes conclusions et recommandations. Ses recommandations concrètes ont été adressées à B. Kouchner et Ahmed Abou El Ghaït, respectivement ministres des Affaires étrangères de France et dEgypte, en vue de la prochaine conférence des ministres des Affaires étrangères de lUPM. Les participants ont souligné, avec force, la réussite du «Sommet de Paris» réunissant 43 Etats autour dune même table. Ce succès diplomatique se traduit par une volonté politique de mettre en place un nouveau partenariat euro-méditerranéen, équilibré et paritaire. Au cours de cette journée, les participants ont salué les efforts déployés par le Souverain pour promouvoir le projet dUnion pour la Méditerranée. Les intervenants ont par ailleurs insisté sur limportance de la place quoccupe le Maroc dans cette nouvelle définition de la coopération euro-méditerranéenne. Ils ont mis en exergue le caractère ambigu du financement des projets de lUPM. La viabilité du projet dépend de limplication des instances européennes, du secteur privé, ainsi que dune contribution homogène des différents Etats membres. La résolution des problèmes de financement passe nécessairement par la volonté politique de lensemble des pays membres de lUnion pour la Méditerranée. Et pour ce qui est des projets, les participants ont souligné la nécessité détablir une stratégie politique de cohésion territoriale et de développer des projets aux niveaux régional, sous-régional et bilatéral. Aussi, il a été relevé que la présidence française de lUnion européenne devra éviter leur confiscation par la bureaucratie européenne plus encline à décider quà partager. La coprésidence de lUnion pour la Méditerranée ne devra pas se limiter uniquement aux sommets mais à toutes les réunions, conférences et autres types de rencontres qui sinscrivent dans le cadre du «Processus de Barcelone : Une Union pour la Méditerranée». Afin de faciliter la logique de partenariat par delà la logique dassistanat, il a été recommandé fortement une implication financière équilibrée des pays du Sud de la Méditerranée. Cette implication favorisera la participation et linvestissement des pays du Sud du «Processus de Barcelone : Union pour la Méditerranée». Il a été ainsi recommandé la création dune Banque euro-méditerranéenne de développement qui favorisera la participation active du secteur privé. De plus, il est indispensable que les Etats du Golfe soutiennent les Etats du Sud dans le financement de leurs projets. La Banque euro-méditerranéenne de développement devrait se focaliser sur le renforcement des instruments de financement pour les adapter aux besoins des secteurs privés, notamment les PME et PMI, qui constituent lessentiel du tissu entrepreneurial des Etats du Sud méditerranéen. Le siège du Secrétariat de lUPM doit être établi dans un pays de la rive Sud, concrétisant cette réhabilitation politique de la coopération régionale en Méditerranée. Le choix du Maroc, pour abriter ce siège, serait judicieux. Le Maroc, pays pionnier en matière de renforcement de la démocratie dans la région, négocie actuellement un «Statut Avancé» avec lUnion européenne, considéré comme une réponse au rythme soutenu des réformes engagées dans le cadre de lintégration régionale. LUPM doit constituer une importante opportunité pour favoriser la paix au Proche- Orient et la normalisation des relations entre les différents pays riverains. Il sagit dun cadre idoine pour mettre fin aux différents conflits de la région : conflit israélo-arabe, Liban, Chypre, Sahara marocain. Les recommandations ont toutes pour point nodal de faire sortir le projet maghrébin de son inertie de plus de cinquante ans, afin de donner une véritable logique au processus euro-méditerranéen.