* Le Maroc, par sa situation géographique et son approche résolument ouverte au développement industriel, a naturellement drainé la demande d'une industrie mondiale exigeante dans le secteur de laéronautique. * A fin 2007, le Royaume abritait plus d'une quarantaine d'entreprises opérant comme fournisseurs pour le compte de donneurs d'ordres basé en Europe et aux Etats-Unis, tels que Airbus, Boeing et Dassault. * BMCE Bank livre son analyse. Dans un contexte de marché favorable à l'aviation, l'activité de l'industrie aéronautique connaît, à travers le monde, un essor de plus en plus important. On assiste également à un effort dexternalisation de cette industrie essentiellement dans des zones à coût réduit ou en zones Dollar à cause de la nécessité dune réduction des coûts et du renchérissement de lEuro. Daprès BMCE Bank, un tel mouvement s'accompagne d'une montée des équipementiers dans la chaîne de valeur et d'une plus forte responsabilisation des sous-traitants. Les donneurs d'ordre(avionneurs et motoristes) se focalisent, pour leur part, davantage sur leur cur de métier. Sur la période 2006-2025, le trafic mondial de passagers devrait croître annuellement de 4,8 % et le trafic de fret de 6 %, selon les prévisions d'Airbus pour le marché mondial. La demande mondiale de nouveaux avions (gros avions de ligne) est évaluée à 22.663 appareils, soit une valeur d'environ 2,6 trillions de dollars. Ces besoins représentent une moyenne annuelle supérieure à 1.100 livraisons de nouveaux avions. La flotte mondiale (fret et passagers) va quasi doubler en vingt ans, pour passer de plus de 17.000 appareils à près de 33.500. Le lancement des nouveaux programmes (A380, B787, A350) conforte cette tendance et les deux leaders, Boeing comme Airbus, affichent déjà des carnets de commandes bien garnis représentant cinq ans de chiffre d'affaires. Tout ceci laisse prédire que les perspectives du secteur de laéronautique sont très prometteuses. Un secteur qui prend de lenvol Cest dans ce contexte que sinscrit la résolution du Maroc à développer le secteur de la sous-traitance aéronautique. Le nombre grandissant des implantations et l'émergence d'un pôle de compétitivité assorti d'un train de mesures d'accompagnement illustrent clairement cette volonté et cette dynamique. «L'essor récent de la filière marocaine est essentiellement porté par les fournisseurs des premier et second rangs. Le Royaume ambitionne également de conquérir les industriels de rangs inférieurs et les équipementiers», apprend-on dans létude de BMCE Bank. La hausse de l'Euro accélère un mouvement de délocalisations déjà bien en marche dans l'aéronautique. Le Maroc, par sa situation géographique et son approche résolument ouverte au développement industriel, a naturellement drainé la demande d'une industrie mondiale exigeante. Concernant son positionnement par rapport à ses concurrents, le Royaume a l'avantage de proposer une prestation intégrée et assez bien développée, une main-d'uvre de qualité et moins chère. Quasi absente en 2000, la sous-traitance aéronautique au Maroc affiche actuellement une croissance annuelle à deux chiffres, estimée à 20%. En l'espace de trois ans, le nombre d'entreprises ayant fait le choix du Maroc pour l'externalisation de leurs activités de sous-traitance a doublé. A fin 2007, le Royaume abritait plus d'une quarantaine d'entreprises opérant comme fournisseurs pour le compte de donneurs d'ordre basés en Europe et aux Etats-Unis, telles que Airbus, Boeing et Dassault. Pour les industriels qui réalisent déjà un chiffre d'affaires substantiel dans ce secteur, il conviendra d'atteindre un nouveau cap, avec pour objectif de passer du stade actuel de sous-traitants de premier et second rangs en composants électroniques, électriques et mécaniques à la réalisation d'équipements et de systèmes entiers. Ceci est d'autant plus concevable que certains pays concurrents, à l'image de la Chine, sont en train de se positionner comme nouveaux constructeurs et avionneurs. 46% de la production nationale s'oriente vers l'exportation, dont 39% à destination de la France et 5% vers les Etats-Unis. Le reste étant vendu sur le marché local.