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Risques opérationnels : Eqdom déploie son bouclier
Publié dans Finances news le 10 - 07 - 2008

* L’une des nouveautés majeures apportées par Bâle II est la prise en compte des risques opérationnels.
* Eqdom a été parmi les premiers établissements de crédit à mettre en place un système dédié à la gestion des risques opérationnels et basé sur les normes Bâle II.
* Omar El Ghissassi, Directeur du Contrôle Permanent à Eqdom, explique.
Finances News Hebdo : Comment
Eqdom décline-t-elle Bâle II par rapport aux règles prudentielles préalablement édictées par Bank Al-Maghrib, notamment en matière de gestion des risques opérationnels ?
Omar El Ghissassi : Eqdom a adopté les normes Bâle II à travers la prise en charge de la Directive de Bank Al-Maghrib relative au dispositif de gestion des risques opérationnels. Des procédures thématiques et des outils de travail dédiés ont été implémentés afin d’assurer l’identification des sources des risques opérationnels, leur mesure, le suivi et l’amélioration de la maîtrise de ce type de risque.
Par ailleurs, à l’instar des autres filiales du Groupe SG, Eqdom se conforme également au dispositif prudentiel en matière de gestion des risques opérationnels adopté par notre Groupe.
F. N. H : L’une des nouveautés de Bâle II est la prise en compte formelle des risques opérationnels. Pourtant, certains établissements de crédit disposent déjà de procédures internes et de départements chargés de veiller à l’application desdites procédures. Qu’en est-il au niveau
d’Eqdom et quels sont les dispositifs mis en place pour une meilleure maîtrise des risques opérationnels ?
O. G. : Avant l’entrée en vigueur du dispositif de Bâle II, le risque opérationnel était suivi principalement par la Direction Audit Interne qui veillait à la qualité du dispositif du contrôle interne à travers les missions d’audit régulièrement effectuées auprès des entités opérationnelles.
Eqdom a été parmi les premiers établissements de crédit à mettre en place un système dédié à la gestion des risques opérationnels et basé sur les normes Bâle II.
Un dispositif a été déployé pour permettre d’identifier et de mesurer le niveau des risques opérationnels et mettre en place les plans d’action ainsi qu’une batterie d’indicateurs-clés de risque afin d’améliorer les systèmes de gestion en vigueur et de réduire l’exposition à ce genre de risque.
Ce dispositif fait l’objet d’une révision régulière pour tenir compte de l’évolution des facteurs d’environnement, du niveau des pertes constatées ainsi que du système du contrôle interne.
F. N. H : L’on sait que la prise en compte des risques opérationnels induit de nombreuses contraintes, notamment en terme d’organisation. Comment cela a-t-il été décliné dans le nouvel organigramme d’Eqdom ?
O. G. : Eqdom a mis en place une Direction de Contrôle Permanent, rattachée directement à la Direction Générale, dont l’une des missions importantes est la gestion des risques opérationnels. Les autres principales missions confiées à la nouvelle entité portent sur les domaines suivants, en liaison avec les normes Bâle II : conformité et lutte contre le blanchiment, surveillance permanente et suivi du plan de continuité d’activité et gestion de crise.
En plus des attributions liées à la mise en place des procédures et outils de gestion, la nouvelle entité a pour mission de promouvoir la culture des risques opérationnels au sein d’Eqdom à travers des actions de formation et de sensibilisation dispensées aux intervenants dans le circuit de suivi de ce risque.
F. N. H : Aujourd’hui, peut-on objectivement mesurer le risque opérationnel quand on sait que ce dernier intègre le volet «défaillance humaine» ?
O. G. : La mesure du risque opérationnel se fait à travers le niveau des pertes internes collectées et dûment comptabilisées.
Le volet défaillance humaine est compris dans la liste des multiples sources du risque opérationnel. Sa mesure obéit aux mêmes critères que les autres types de problèmes générant un risque opérationnel.
F. N. H : Eqdom a-t-elle, dans ce cadre, mis en place des démarches en vue de diminuer les risques opérationnels ?
O. G. : Plusieurs démarches sont instaurées en vue d’améliorer le niveau du risque opérationnel.
Dans ce sens, la collecte des pertes internes liées à l’occurrence du risque opérationnel permet de détecter les zones de risques sensibles et de mettre en place les actions de correction visant l’amélioration des procédures de contrôle permanent et la réduction du niveau des pertes opérationnelles.
De même, les entités opérationnelles procèdent à une remontée régulière des pertes recensées à travers un canevas déclaratif indiquant la description et la cause de la perte ainsi que les mesures correctives immédiates et celles à mettre en œuvre dans le cadre d’un plan d’action arrêté en accord avec les parties concernées.
Par ailleurs, l’auto-évaluation des risques et contrôles vise à identifier les risques résiduels et à mettre en oeuvre les actions correctives de nature à réduire le niveau d’exposition au risque opérationnel.
Cette démarche est composée de trois phases :
- la détermination de la cartographie des risques intrinsèques liés aux multiples facteurs de l’environnement d’Eqdom;
- l’évaluation du dispositif de contrôle et de prévention en fonction des facteurs de risque recensés;
- et la détermination de la cartographie des risques résiduels ainsi que le plan d’action pour réduire le niveau d’exposition au risque opérationnel, notamment pour les situations présentant un niveau faible du dispositif de contrôle interne.
L’élaboration d’indicateurs-clés de risque permettant d’évaluer les risques majeurs identifiés et d’en assurer un suivi périodique.
Ces indicateurs sont produits à la suite des travaux d’auto-évaluation des risques et contrôles, d’une part, et en cas de pertes opérationnelles importantes enregistrées sur certaines catégories d’événements, d’autre part.
Les principaux indicateurs-clés portent sur le suivi des risques opérationnels relatifs aux anomalies et dysfonctionnements pouvant affecter la gestion de conformité, des systèmes d’information, des ressources humaines, des relations avec la clientèle et les prestataires externes ainsi que du risque juridique.
L’adoption par Eqdom de ces démarches et outils est un atout majeur pour le renforcement progressif de son dispositif de gestion du risque opérationnel.
F. N. H : Plus globalement, l’entrée en vigueur de Bâle II signifiera-t-elle pour autant l’aboutissement du processus de solidification des systèmes bancaires où devrait-on s’attendre à la mise en place de nouveaux outils d’appréhension des risques ?
O. G. : En résumé, la mise en œuvre des normes Bâle II assurera le renforcement de la politique de pilotage des risques des établissements de crédit. Elle est conditionnée par le développement de nouveaux outils de gestion des risques susceptibles de contribuer à une amélioration significative du coût des risques aussi bien de crédit qu’opérationnel.
L’implémentation de ces outils nécessite, en plus de l’engagement de la Direction générale, l’implication forte de tous les acteurs, aussi bien les entités opérant en front-office que celles du back-office.


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