Le marché boursier casablancais est toujours soumis à sa pernicieuse tendance baissière. L'ensemble des indicateurs boursiers peinent à relever la tête. L'évolution opérée depuis le début de cet exercice est d'autant plus préoccupante que les épargnants, Evoluant depuis le début de l'année dans une zone de turbulences, le marché boursier casablancais n'a eu de cesse d'enregistrer de fortes pertes de vitesse ; le bilan est forcément des plus pâles, puisqu'à force de corrections à la baisse, la performance de la place au 15 février a été tirée vers le bas pour graviter aux alentours de 2,52%, sachant que la performance par rapport à la même date de l'année écoulée s'élève à 9,32%. Depuis le début de cette semaine, la Bourse des Valeurs de Casablanca subit une sévère déprime. En effet, à la séance de mardi dernier, l'Indice général de la Bourse a régressé de 0,52%, s'établissant ainsi à 761,73 points, et ce pour un volume de transactions de 65,8 millions de DH dont la totalité a été effectuée sur le marché central. Au niveau de ce compartiment, le secteur des holdings a monopolisé plus de 40% du total des opérations d'échanges, suivi par le secteur bancaire (32%) et les assurances (7,80%). Les valeurs ayant le plus animé ce marché sont respectivement l'ONA dont 45.668 actions se sont échangées à un cours variant entre 1.185 et 1.189 DH, BMCI (34.047 actions échangées), Wafabank (22.222 actions échangées) et Wafa Assurance (17.414 actions échangées). Côté performances, Centrale Laitière a affiché la plus basse performance hebdomadaire, cédant ainsi plus de 6% de sa valeur qui est passée à 3.750 DH. La sanction a touché également les titres SOMAFIC, Maghreb Oxygène, Maghrebail et Wafa Assurance qui ont perdu respectivement 6% ; 5,88% ; 5,25% et 3,33% de leur valeur. Les autres titres touchés par la baisse des cours ont signé des contre-performances allant de -3,06% pour CIOR à -0,34 pour l'ONA. Toutefois, il faut signaler que le recul de 1,94% affiché par le titre Ciments du Maroc ne semble pas traduire les très bons résultats réalisés cette année par ce cimentier après sa fusion avec ASMAR. En effet, CIMAR a clôturé l'exercice 99 avec un bénéfice en croissance de 139,81% par rapport à l'exercice 1998. Pour ce qui est des hausses des cours, deux sociétés seulement ont affiché des reprises. Il s'agit de la BMCE et de la BMCI qui ont repris respectivement de 1,22 et de 0,60%. Actuellement, à un mois seulement de la publication des résultats des sociétés cotées, les investisseurs semblent demontrer un comportement marqué par des précautions légitimes. Le volume des transactions hebdomadaires s'est élevé à 295 millions de DH. Avec des volumes aussi insignifiants, il semble difficile de tabler sur un éventuel retournement de tendance. Une situation d'autant plus paradoxale qu'il faut signaler que, nonobstant des niveaux de valorisation attrayants, pour la plupart des titres la demande reste hyper atone. De l'avis des experts, la morosité qui a fini par accompagner la place casablancaire depuis l'année dernière serait due au ralentissement que connaissent les agrégats économiques dans leur globalité et le PIB en particulier. En effet, au moment où l'économie tunisienne a clôturé l'année 99 avec une reprise du PIB de l'ordre de 6%, l'économie marocaine n'est pas arrivée à franchir le seuil de croissance de 2,6%. Ce sont là des éléments qui réduisent le degré d'attractivité de cette place qui reste parmi les rares dans la région MENA ayant enregistré des résultats annuels négatifs