La tension monta encore dun cran. Et cest subtilement quOmary changea de sujet. - Dis, Si Benjelloun, lannonce que tu vas faire a-t-elle trait à lentrée du Groupe Caisses dEpargne Française dans le capital de BMCE Bank ? - En quelque sorte, rétorqua Benjelloun. - Ah ! Donc, tu as finalement reçu laval du Comité des Etablissements de Crédit ? - Vous en saurez plus à la conférence de presse, répondit poliment Benjelloun. - Les autorités ont quand même mis du temps pour avaliser ce projet, renchérit Bennani. Je suis sûr quelles ont une idée pas très nette derrière la tête. - Ten sais rien du tout, interrompit net Oudghiri. Ne taventure pas dans un terrain que tu ne maîtrises pas. Le CEC a toujours tranché en essayant de protéger au mieux les intérêts des établissements bancaires nationaux. - Bien sûr, reprit Bennani ironiquement, sauf lorsque sont mis en jeu les intérêts de quelques privilégiés du système. - Bon, trêve de polémiques ! Vous saurez tout la semaine prochaine, coupa Benjelloun. Sur ce, les amis prirent congé. Oudghiri et Bennani ne se serrèrent même pas la main. Une certaine animosité était née entre eux Quelques jours plus tard, Othman Benjelloun tint, au siège de BMCE Bank, sa conférence de presse. De son discours, durant lequel il ne laissa transparaître aucune émotion, sinon un soupçon de colère à peine voilée, lassistance retiendra une chose : le CEC a refusé de donner son aval pour le rachat de 20% du capital de la BMCE Bank par la Caisse dEpargne Française. Une douche froide pour les deux partenaires ! Surtout quaucune explication tangible ne leur a été fournie. Lincompréhension aussi pour lassistance venue nombreuse. Pourtant, ce refus des autorités, les observateurs avertis sen doutaient quelque peu. Dans les discussions de salon, on laissait entendre que les autorités planchaient plutôt pour un partenariat maroco-marocain. Autrement dit, un rapprochement BCM-BMCE auquel Benjelloun a dit niet. Un niet qui lui a valu, à son tour, un niet du CEC. Oeil pour il, dent pour dent. Quoique difficile à encaisser, Benjelloun resta intraitable dans son allocution. «Notre groupe ne retiendra en termes dalliances et de partenariat que les candidats qui apportent une véritable valeur ajoutée, cohérente avec notre stratégie et ses fondements, et profitable à léconomie nationale qui a plus que jamais besoin dentreprises fortes, ouvertes sur linternational et partenaires de ceux qui dans le monde imposent leur savoir-faire, leur expertise et leur autorité. Et si aucune de ces opportunités nétait retenue ou mise en uvre, notre groupe poursuivra sa marche en toute sérénité en mobilisant les ressources dont il dispose qui lui permettront de construire, par ses propres moyens, sa croissance et son développement». En dautres termes, la BCM ne peut lui apporter que dalle ! Pour dire que mieux vaut être seul que mal accompagné (à suivre)