* Tourisme, transport, infrastructures, agriculture, télécoms sont les secteurs les plus visés. * Le développement va toucher les régions et les activités les plus sensibles. * L'économie deviendra moins dépendante des aléas climatiques. Après 2010, 2012 et 2015, une vision pour 2020 ! La question revient souvent dans les discussions de salon. Les projets touristiques, d'infrastructures ou industriels sont bien ficelés pour les dates mentionnées. Il est question d'ouvrir le débat sur les objectifs pour les 20 prochaines années. Quelle serait l'extension du projet autoroutier national ? Comment peut-on définir l'après-Plan Azur ? Quelles perspectives pour notre industrie après le Plan Emergence et quelle serait la physionomie de notre agriculture après la libéralisation totale des échanges ? Le prochain gouvernement aura du travail à faire dans ce domaine pourvu qu'on associe les citoyens à la planification du Maroc de demain. 2020 : le Maroc aura une population de près de 40 millions de personnes. Son économie deviendra de plus en plus diversifiée et moins dépendante de l'agriculture. Le pays accueille déjà plus de 10 millions de touristes car les derniers chantiers du Plan Azur ont touché à leur fin en 2018. Il est devenu une destination de référence. 15 millions de touristes sont à la portée. «Il est temps de mener une réflexion sur une Vision pour 2020 : Quel tourisme pour le Maroc et quel programme faudrait-il suivre ? », a indiqué récemment Adil Douiri, ministre du Tourisme et de l'Artisanat ; et d'ajouter que «avec la Vison 2010, le Maroc sera une grande nation touristique. Mais encore faudrait-il prendre en considération que les autres pays concurrents sont en droit de tirer profit des exemples des autres pays touristiques, notamment en matière de l'offre produit. Il s'agit d'innover, d'anticiper les attentes du client et de programmer des offres de nouvelle génération. Le pays jouit encore de sites touristiques qui restent peu exploités et présentant un niveau d'attractivité élevé et ce sur tout le territoire national». En effet, le pays qui a un littoral de plus de 3.500 km présente un atout de taille pour la création d'autres stations balnéaires, surtout sur la côte méditerranéenne et le sud du pays. Le tourisme de niche est un autre créneau à développer. L'arrière-pays bénéficie d'une diversité naturelle et culturelle très riche et variée. Le développement du tourisme ne peut se faire sans le développement des infrastructures et du transport, surtout aérien. La libéralisation va encourager la création de nouvelles lignes aériennes, surtout vers les sites touristiques point à point. Le transport ferroviaire n'est pas en reste. La création de lignes TGV reliant les grands axes prend de plus en plus forme. Casablanca-Marrakech, puis Marrakech-Agadir est l'axe le plus sollicité car il présente des atouts non négligeables sur le plan commercial. Karim Ghellab a expliqué dans ce cadre que «les études de faisabilité ont montré l'intérêt pour le pays d'un tel type de transport. Les trains à grande vitesse sont les concurrents directs de l'avion. Il ont des avantages de taille. Outre le niveau de sécurité et de confort qu'ils présentent, ils ont la capacité de transporter un volume considérable de voyageurs et de marchandises. Il y a également l'économie d'énergie et le faible niveau de pollution sans oublier le nombre de créations d'emplois», a conclu le ministre du Transport. La demande sur le transport ferroviaire est en croissance constante. Les liaisons avec certaines régions ou villes sont à l'étude comme l'axe Marrakech-Ouarzazate. La connexion d'Agadir avec le réseau permettra d'ouvrir la voie vers les provinces du sud, notamment vers Laâyoune et, pourquoi pas, Dakhla. Dans le cadre du désenclavement des régions du Nord, une liaison Tanger-Oujda via Tétouan, Al Hoceima et Nador est envisagée. Car la liaison actuelle à travers Sidi Kacem, Fès et Taza est très longue et nécessite plus de 10 heures de voyage. L'extension du chemin de fer vers Safi puis Essaouira est vivement souhaitée. En tout cas, le réseau ferroviaire, qui est long actuellement de 1.900 km, peut être porté à 3.600 en 2020. Le doublement des voies actuelles et l'électrification du réseau est un autre défi de l'ONCF pour les années à venir. Au niveau des autoroutes, le programme devrait s'achever en 2010 avec un réseau à 1.500 km portant sur l'axe Fès-Oujda et Marrakech-Agadir. L'extension à l'horizon 2020 devrait concerner les axes les plus denses du trafic routier et présentant un intérêt socio-économique considérable. L'axe Casablanca-Béni Mellal via Khouribga est envisagé, l'extension vers Ouarzazate et les provinces du sud est souhaitable si l'on prend en considération les retombées économiques sur le développement de ces régions. Par ailleurs, le succès du Maroc en matière de croissance des télécoms est indiscutable. Cet essor va se poursuivre et le niveau de pénétration de la téléphonie et de l'Internet va progresser davantage, surtout pour les multimédias. Le niveau du pays va frôler celui des pays développés.