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Analyse sectorielle : Emergence de secteurs plus porteurs
Publié dans Finances news le 14 - 01 - 2008

* Au cours des deux dernières années, l’activité agricole à reculé au profit d’autres non agricoles ayant enregistré une tendance ascendante, soit 5,2% au cours de la période 2004-2006.
* Cette période s’est aussi caractérisée par l’émergence de nouveaux secteurs à forte valeur ajoutée.
Au cours des dernières années, on assiste régulièrement à un changement de la structure sectorielle de l’économie. L’agriculture a cédé le pas à d’autres secteurs, notamment les services.
Les dernières statistiques relevant de la DEPP montrent que les activités non agricoles ont enregistré une tendance ascendante en passant de 4,2% durant la période 1999-2003, à 5,2% en moyenne sur la période 2004-2006. Cette nouvelle configuration s’est accompagnée de l’amélioration de la valeur ajoutée du tertiaire qui représente 50,4% du PIB nominal en 2006, contre 46,2% en 1998.
A l’instar de l’essor du tertiaire, le poids des activités secondaires dans l’économie nationale s’est aussi amélioré en atteignant 24,8% en 2006 contre 24,6% en 1998. La valeur ajoutée du secteur primaire, par contre, a connu un recul ramené à 14% du PIB en 2006, au lieu de 17,9% en 1998.
Les activités sectorielles ont connu un dynamisme significatif. Le rythme de croissance moyen du secteur secondaire et tertiaire s’est établi à 4,2% et à 4,6% en 2002-2006 respectivement, contre 3,6% et 5,1% durant la période 1999-2001.
Des secteurs à forte valeur ajoutée
D’après la même note, cette dernière période s’est caractérisée également par l’émergence de nouveaux secteurs tels les services rendus aux entreprises et services personnels, le BTP, les postes et télécommunications, les activités financières et les assurances et le tourisme. Si on prend l’exemple du secteur du bâtiment et travaux publics, on remarque que ce dernier a connu une croissance de 6,5% de sa valeur ajoutée au cours des cinq dernières années. Ce résultat s’explique notamment par la mise en œuvre de programmes d’investissement d’envergure et par l’accélération des travaux d’infrastructures et d’aménagement des zones touristiques. Le secteur a bénéficié aussi de l’accélération de la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de l’habitat, en particulier du programme de l’habitat social.
Le secteur des postes et télécommunications, après une forte progression de sa valeur ajoutée de 41,7% en 1999-2001, a maintenu son dynamisme en enregistrant une hausse de 9,2% durant la période 2002-2006. Cette dynamique est attribuable, en partie, à la bonne tenue des nouvelles technologies de l’information, confortée par la libéralisation du secteur.
L’activité touristique s’est inscrite à partir de 2004 dans un trend haussier, soutenue par les actions menées par les pouvoirs publics et les professionnels dans le cadre de la stratégie 2010. Ainsi, la valeur ajoutée de la branche hôtels et restaurants a marqué une expansion de 4,9% entre 2002 et 2006 après 3,3% en 1999-2001. En outre, le compte satellite fait état d’une nette amélioration de la valeur ajoutée du tourisme qui atteint 30 milliards de dirhams en 2003, soit 6,3% du PIB global et une augmentation de 15% entre 2001 et 2003, après 5,2%
Une autonomie se profile...
Ces dernières années ont été aussi marquées par l’émergence de services modernes relativement nouveaux. Il s’agit des services rendus aux entreprises et services personnels et des activités financières et assurances qui ont connu un développement sensible. Leur valeur ajoutée a augmenté respectivement de 6% et 5,4% entre 2002 et 2006.
De même, la valeur ajoutée du commerce a enregistré une accélération significative passant de 2,6% sur la période 1999-2001 à 4,2% en 2002-2006. Aussi, l’activité des transports a-t-elle augmenté de 4,9% après 5,4%. Ce secteur a tiré profit du dynamisme des autres secteurs d’activité, de la relance du transport aérien et des actions d’appui de l’Etat portant sur la libéralisation du transport routier des marchandises et la restructuration de certaines entreprises publiques, dont notamment la RAM, la
COMANAV, l’ONCF…
Le rythme de croissance des industries hors raffinage de pétrole et d’extraction s’est consolidé entre les deux périodes en affichant des taux de croissance de 3,3% et de 3% respectivement.
En somme, aujourd’hui, on ose dire que l’économie marocaine a su enclencher sa mutation structurelle et accroître le poids des secteurs à forte valeur ajoutée. Cette situation est le fruit d’un train de réformes entamées visant la libéralisation, la promotion de l'intégration régionale, et l'amélioration du climat des affaires.
D’après les analystes de la DEPP, la performance ainsi constatée a été portée par une demande intérieure dynamique confortée par la baisse des taux d’intérêt et une inflation maîtrisée mais aussi par la reprise de
la demande extérieure à laquelle l’économie nationale s’est montrée réceptive en se positionnant sur les nouveaux métiers mondiaux.
Cette nouvelle mutation que connaît l’économie marocaine est d’une importance cruciale parce qu’elle permet d’asseoir des bases solides en développant des secteurs porteurs et à forte valeur ajoutée et de rompre avec la dépendance aux aléas climatiques. Mais cela n’empêche pas que le Maroc est un pays à vocation agricole.


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