* La flambée a concerné les plateaux de bureaux, mais les prix et les zones industrielles restent relativement maîtrisés. * Les besoins d'aménagements sont évalués à 3.000 ha/an contre 1.500 ha proposés. * La création de zones industrielles spécialisées renforcera l'attractivité des investisseurs pour le Maroc. Limmobilier flambe ! Le phénomène concerne toutes les villes du Royaume mais à des degrés divers. La tendance a commencé il y a quelques années avec la relance économique mais surtout la baisse des taux d'intérêt et l'allégement des conditions de prêt. La demande dépasse l'offre, au point que certains hommes d'affaires ont délaissé leur métier de base pour se tourner vers la promotion immobilière. Le marché tourne à plein régime pour satisfaire une clientèle de plus en plus nombreuse. Le secteur a réalisé une croissance record de plus de 7% en 2006. L'Etat, pour jouer son rôle de régulateur, s'efforce d'offrir les conditions pour étoffer l'offre. L'un des éléments-clés reste l'existence de zones aménagées. Les promoteurs se plaignent de la rareté des terrains pour expliquer le renchérissement de l'immobilier, surtout dans les grandes métropoles comme Casablanca, Rabat, Tanger ou Marrakech. «Les terrains se font de plus en plus rares, surtout en quartiers résidentiels de Casablanca. La spéculation bat son plein, ce qui fait que les prix ont été multipliés en l'espace de cinq ans», a indiqué Driss Nokta, Président de l'Association des promoteurs immobiliers du Grand Casablanca. Il a précisé par ailleurs que «les coûts de production ont à leur tour connu un renchérissement sans précédent, comme le ciment, l'acier ou autres sans oublier que la pression se fait aussi au niveau de la main-d'uvre. Les promoteurs, par souci de la meilleure qualité, cherchent à engager les meilleurs profils ou compétences qui, eux aussi, sont très exigeants en matière de rémunérations. Pour ce faire, le ministère de l'Habitat et de l'urbanisme a annoncé dernièrement la création de 100 nouvelles zones urbaines. La priorité sera donnée aux agglomérations qui connaissent une forte pression. L'Etat a cherché dans les réserves foncières appartenant à son domaine privé comme certains terrains de la Sodea et de la Sogeta. «Pour satisfaire la croissance urbanistique, il faut en moyenne 3.000 ha par an, alors que la cadence actuelle ne dépasse pas les 1.500 ha», a indiqué Taoufik Hjira, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Habitat et de l'Urbanisme. Outre l'immobilier de logement, la croissance économique a engendré une croissance des affaires. Les besoins fonciers des entreprises sont sur un trend haussier soutenu et l'offre reste largement inadéquate avec la demande, que ce soit en terme de prix ou en terme de foncier proposé. Durant l'année 2006, plus de 1.000 ha de demandes récoltées auprès des investisseurs à Casablanca sur la base d'intentions sont restées insatisfaites. Pour Hamid Ben Elafdil, Directeur général du CRI de Casablanca, «la ville a besoin de 7.000 ha de tout genre d'ici 2020. Avec la croissance démographique, Casablanca produira près de 250.000 nouveaux ménages dans les 12 années à venir et il faut s'attendre à 400.000 nouveaux demandeurs d'emploi à côté des 260.000 actuels». En effet, il s'agit de la création de nouveaux quartiers résidentiels, de nouvelles galeries, de nouveaux espaces verts, de nouvelles zones industrielles, logistiques ou touristiques. Si les zones industrielles bénéficient d'une attention particulière de la part des autorités qui offrent des terrains bon marché, les plateaux de bureaux sont les principales victimes de la flambée des prix. L'implantation dans le centre-ville est devenue un luxe pour les entreprises surtout les PME. La création de nouvelles zones comme celle de Sidi Maârouf, qui a connu un succès notoire, s'avère nécessaire.