* À lexception de quelques produits, le Maroc ne dispose pas réellement dévènements sportifs susceptibles de drainer des investissements et des touristes. * Les professionnels du sport, convaincus de limportance de ce dernier comme vecteur de développement du tourisme, déplorent la qualité des infrastructures sportives de taille. Faut-il le crier sur les toits ? Les grands événements sportifs hautement médiatisés tels que les Jeux Olympiques ou la Coupe du Monde de football, drainent bon nombre de touristes et boostent les investissements en infrastructures. Mais cet état de fait ne semble pas trouver son plein écho au Maroc. Et pourtant, le pays est engagé dans une vision qui a pour objectif de drainer 10 millions de touristes à lhorizon 2010. Cest à partir de cette triste réalité que lAssociation des Agences de Voyage de Casablanca a tenu son deuxième « Forum sport et tourisme ». Plusieurs professionnels du sport et du tourisme avaient pris part à cette manifestation, exprimant pour la plupart des doléances quant à labsence dune réelle politique de promotion du sport au Maroc, encore moins en tant que vecteur de développement du tourisme. En effet, à part quelques rares exceptions, dont le Trophée Hassan II de golf, il nexiste pas dévénements sportifs majeurs à même de coopter des touristes, encore moins pour les professionnels du tourisme de créer des produits tout autour. Et pourtant, dans la Vision 2010, le ministère du Tourisme avait dressé le sport, notamment daction, comme produit de niche. A cet effet, une équipe du ministère sefforce depuis 2003 de développer ce produit en créant six familles de produits sportifs dont le sport de glisse qui a enregistré depuis une évolution de 300 %. Mais un problème a été relevé lors de cette rencontre : la plupart des initiatives et les financements de ces produits sont laissés, en grande partie aux soins des promoteurs des stations Azur. Or, les professionnels du sport sont, dans leur majorité, pour la création de lignes de financement pour promouvoir dautres produits sportifs en lien direct avec le tourisme. Lorganisation de chaque événement sportif denvergure nécessite de 6 à 8 millions de dollars, ce qui nest certainement pas à la portée des entreprises marocaines. Par ailleurs, les différents intervenants considèrent que les deux secteurs ont plusieurs objectifs en commun, notamment le rapprochement des cultures et des modes de vie différents, la motivation et linspiration des jeunes. Ils sont primordiaux pour le développement, car ils stimulent les investissements dans les projets dinfrastructure comme la construction daéroports, de routes, de stades, de complexes sportifs, dhôtels et de restaurants. Une fois cette infrastructure mise en place, ces deux activités deviendraient le moteur dune croissance économique durable, générant la création demplois et la production de revenus.. Les participants au deuxième « Forum sport et tourisme » ont presque unanimement déploré labsence dun ministre ou ministère du Sport à même de définir une stratégie claire de développement de cette branche par ailleurs très porteuse. Prenant part à ce Forum, Mouâd Jamai, gouverneur à la wilaya de Casablanca, a annoncé que 16 terrains de sports vont être équipés dans la capitale économique, et ce dans le cadre de lINDH. Pour sa part, Othman Alami, président de lAVC, a insisté sur la nécessité de développer la coopération entre les organismes sportifs et touristiques, tout en y impliquant les acteurs politiques.