Bientôt un nouveau gouvernement pour le Maroc ? C'est très probable, plus de cinq mois après les élections législatives. Aujourd'hui, il y a deux évidences : - Primo : tout le monde, même Abdelilah Benkirane, actuel Chef de gouvernement, s'en remet au Roi pour décanter cette situation exaspérante, symbole de dissensions profondes au sein de la classe politique. - - Secundo : les politiques ont privilégié leurs intérêts au détriment de ceux de la Nation et fini par prendre en otage l'économie. A côté de ces deux évidences, il y a une éventualité qui tend de plus en plus à s'inscrire comme une espèce de normalité dans la conscience collective : le prochain gouvernement ne serait pas dirigé par Benkirane. Serait-ce une incongruité démocratique ou plutôt une issue logique à cette impasse ? L'exercice du jeu démocratique autorise-t-il à confisquer à Benkirane cette légitimité que lui a conférée le verdict des urnes ? Doiton désigner quelqu'un d'autre au sein du PJD pour diriger le prochain gouvernement ? Pourrait-on, au nom des intérêts supérieurs de la Nation, faire une entorse à la Constitution et choisir un chef de gouvernement technocrate ? Au point où nous en sommes, tenter de répondre à ces interrogations serait de la pure spéculation. En effet, le flou qui règne sur le microcosme politique prête plutôt foi à la prudence, quand bien même, ici et là, les rumeurs faisant état d'un (e) technocrate pour diriger la prochaine équipe gouvernementale sont de plus en plus persistantes ! Mais comment en est-on arrivé là ? Osons-le dire, dans cette crise politique majeure que traverse le Maroc, Benkirane n'est pas le seul responsable, même s'il aura été incapable de constituer cette majorité qui devait présider aux destinées du Royaume. Car, en face de lui, il avait d'autres interlocuteurs qui, avec le recul, n'auront rien fait pour lui faciliter la tâche durant ces mois de tractations entachées de rebondissements. Clairement, toute la classe politique est responsable de cette situation de blocage, qui fait de tous ces électeurs qui se sont rendus aux urnes le 7 octobre dernier de gentils cocus.