Le ministre de l'Intérieur, Mohamed Hassad, a mis fin aux spéculations sur d'éventuelles élections anticipées, quand il a confirmé que les prochaines législatives se tiendront en 2021. Maintenant, devant le blocage qui prévaut depuis plus de deux mois et demi, l'article 47 est clair. Il n'y a pas 36.000 solutions. Le roi a nommé un chef de gouvernement ; à charge pour ce dernier de constituer sa majorité. Autrement, place aux élections anticipées, solution qui a été écartée par le ministre de l'Intérieur. Quelles autres solutions reste-t-il alors ? Il faut dire que Benkirane pourrait bien annoncer son cabinet autour du PJD, de l'Istiqlal, de l'USFP et du PPS. Toutefois, il voudrait un gouvernement fort qui puisse mener à bien les réformes entamées. Pour ce faire, il ne compte pas se défaire du RNI pour deux raisons, ainsi qu'il l'a répété lui-même devant des conseillers de son parti. Primo, pour «des raisons politiques», et secundo pour «la qualité de ses cadres». Par ailleurs, le RNI n'envisagerait pas de passer cinq longues années dans l'opposition, ce qui nous ramène à la configuration du «Je t'aime, moi non plus». En fait, c'est dans l'intérêt de l'un comme de l'autre - et surtout dans l'intérêt du pays - que ce gouvernement soit formé autour des cinq partis afin de redresser les dysfonctionnements persistants en économie, d'élaborer de véritables politiques sociales et de concrétiser la politique africaine menée par le roi. Autour de ces trois gros challenges, le Maroc n'a pas besoin de gros appétits politiciens, mais plutôt que la fibre patriotique de chacun s'exprime. À cet effet, chacun doit lâcher du lest pour permettre au pays d'accélérer la cadence dans la sérénité et l'efficacité requises.