* Dans quelle mesure les programmes économiques des partis politiques peuvent-ils influencer les choix publics ? * En pleine préparation des élections de 2007, les acteurs politiques sont appelés à s'inscrire dans le vaste chantier de l'INDH. Les préparatifs des élections de 2007 ont-ils un sens économique, ou sont-ils cantonnés à mettre en place des outils visant à repousser la montée des islamistes du PJD ? La question est très cruciale, du moins aux yeux des citoyens-électeurs qui attendent que ces élections puissent franchir un autre cap, différent de celui qui «emprisonne» élus et électeurs dans des querelles partisanes où la polémique stérile est l'un des maîtres-mots. A ce titre, est-ce que «la théorie des choix publics» en matière économique procède d'une participation quelconque de la part des partis politiques, toutes tendances confondues ? De l'avis du politologue Mohamed Darif, «il est malaisé d'affirmer que les partis au Maroc ont des programmes économiques. Probablement qu'ils ont des visions, une philosophie même qui découle de leur positionnement à gauche, au centre ou à droite. Pourtant, parler de programmes économiques serait exagéré». Il faut dire qu'au niveau constitutionnel, l'article 13 de la loi suprême de la nation précise que le choix du modèle économique libéral est irréversible. Aussi les partis politiques sont-ils appelés à s'inscrire dans cette logique de l'ouverture de l'économie marocaine. Mohamed Darif estime que «le discours royal du 18 mai 2005 a été clair sur ce sujet. Actuellement, tous les partis politiques sont appelés à activer l'INDH». Il faut dire aussi que «les propositions» émanant des divers partis politiques, en matière économique et financière, n'ont jamais pris la forme d'un programme cohérent. «A imaginer même un ministre des Finances émanant du PJD, constate le politologue, sa marge de manuvre serait très minime», pour diverses raisons. D'abord «parce que, poursuit Mohamed Darif, les partis politiques ne sont pas appelés à donner naissance à des concepteurs de la politique économique, mais à de bons gestionnaires qui sauront appliquer les orientations et les choix économiques contenus dans le programme approuvé en Conseil des ministres». D'autres raisons relevées par Darif concernent ce qu'il appelle «les contraintes (structurelles et conjoncturelles) qui pèsent négativement sur les choix à faire. Les dettes extérieures par exemple peuvent réduire sérieusement la marge de manuvre de toute conception économique». Il faut ajouter aussi que «les élections au Maroc n'ont jamais eu un enjeu économique». Même si l'on peut juger cette affirmation comme étant pessimiste, l'important aux yeux de Mohamed Darif est que «les partis sont avant tout appelés à former une élite de bons gestionnaires qui sauront comment maximiser le programme gouvernemental déjà préétabli». Chercher les causes de cet état de fait n'est pas pour autant facile. Au Maroc, comme pratiquement dans tous les pays arabes, «il y a une situation de crise que les politiques publiques doivent gérer. Puisqu'elles ne peuvent la dépasser». C'est probablement pourquoi les choix économiques sont souvent centralisés et entrent dans la sphère directe des chefs d'Etat. «L'absence pendant des décennies de la bonne gouvernance expliquerait cette centralisation des affaires économiques». Tout ceci amène à dire que les élections législatives de 2007 n'auront aucun intérêt économique. Tous les acteurs politiques, toutes tendances confondues, semblent réaliser une unanimité quant au fait que le développement humain, par le biais le l'INDH, est une affaire qui dépasse les querelles politiques partisanes.