Atlanta poursuit sa marche en avant et enregistre en 2015 de solides performances, supérieures à celles du marché. En social, le chiffre d'affaires augmente de 10.1% et le résultat net est en hausse de 28,7% à 130 millions de DH. En consolidé, le chiffre d'affaires progresse de 8,4% à 3,41 milliards de DH et les bénéfices se replient de 20% à cause de l'effort de provisionnement sur le titre Samir. Atlanta, la compagnie d'assurances filiale du groupe Holmarcom, se porte bien et affiche une santé de fer tant sur le plan commercial que financier. En 2015, Atlanta enregistre en effet une croissance de son chiffre d'affaires global de 10,1% à 1,76 milliard de dirhams par rapport à 2014. Une croissance qui trouve son origine dans les progressions de 11,1% de la branche Vie à 210 millions de DH et 9,9% de la branche non-Vie à 1,55 milliard de DH. «Cette performance est le résultat de la mise en oeuvre de notre plan stratégique MassarAttafaouk, axé sur une stratégie commerciale agressive et une stratégie managériale participative», déclare Fatima-Zahra Bensalah, administrateur-Directeur général d'Atlanta Assurance, à l'occasion de la conférence de présentation des résultats annuels de la compagnie. Ces performances sont également supérieures à celles du marché qui, en l'état actuel des publications des résultats, n'a progressé en 2015 que de 4,3% ( 0,4% sur la non-Vie et 11% sur la Vie). «Aujourd'hui, notre croissance est estimée deux fois supérieure à celle du marché», se félicite F. Z. Bensalah. Toutes les branches ont contribué à cette hausse du chiffre d'affaires, notamment la branche auto qui progresse de 11,8%, la branche maladie de 12,8% et la branche accident du travail de 9,6%. Forte de ses réalisations, la part de marché d'Atlanta poursuit sur son trend haussier entamé en 2013 : elle passe successivement de 5,4% en 2013 à 5,6% en 2014 et à 6,2% au 30 juin 2015. Notons, par ailleurs, que la marge de solvabilité d'Atlanta Assurance est de 291%. Au niveau de la sinistralité, elle reste bien maîtrisée, avec un niveau de progression de la charge du sinistre de 8,4%, inférieure à celui du chiffre d'affaires. Le ratio S/P (sinistre sur prime) s'établit ainsi à 68,6%, en légère hausse par rapport à 2014. Quant au résultat technique, il enregistre une progression de 16,6% par rapport à l'exercice 2014, à 152 millions de DH. Le résultat financier est, lui, resté stable par rapport à l'an passé à 183 millions de DH, et ce malgré un marché actions baissier en 2015 de 7,2%. «Ce résultat financier intègre l'impact des provisions sur le titre Samir à hauteur de 92%», précise Jalal Benchekroun, Directeur général de la compagnie. Le résultat net social d'Atlanta ressort à fin 2015 à 130 millions de DH, ce qui représente une hausse de 28,7%. Les fonds propres de la société se renforcent de 3,7% à 1,14 milliard de DH. Un dividende de 1,5 DH par action sera proposé à l'Assemblée générale ordinaire. En consolidé (c'est-à-dire Atlanta et Sanad), le chiffre d'affaires est en progression de 8,4% à près de 3,42 milliards de DH. Le chiffre d'affaires non-Vie progresse de 8,1% à 2,97 milliards de DH et celui de la Vie de 10,4% à 447 millions de DH. Le résultat net consolidé s'établit à 139 millions de DH, en baisse de 20% par rapport à 2014, impacté par la provision pour un montant de 173 millions de DH, permettant d'atteindre un taux de couverture de 92% dans les comptes d'Atlanta et Sanad. Assurance agricole : le pool, une nécessité La conférence des résultats d'Atlanta a aussi été l'occasion pour le management de donner plus de détails sur les derniers développements concernant l'assurance agricole. Six compagnies, dont Atlanta, ont bien adressé une lettre au ministère de l'Agriculture pour se constituer en pool (groupement) afin de signer une convention unique avec ledit ministère, s'inspirant notamment des modèles turcs et espagnols. «Cette formule sous forme de pool a l'air de bien fonctionner dans ces pays», relève F. Z. Bensalah, qui précise que la compagnie est complètement intégrée dans ce processus. D'après J. Benchekroun, le partenariat public/privé s'impose de fait dans la mesure où «il n'existe aucune assurance agricole dans le monde qui ne soit pas subventionnée par l'Etat». En outre, poursuit-il, le choix de se constituer en pool répond aux spécificités du marché marocain. La grande majorité des exploitations agricoles dans le Royaume est, en effet, constituée de petites surfaces. Et il y a un nombre important de contraintes techniques qui poussent à s'organiser en pool. «On ne peut pas faire de la concurrence sur l'assurance agricole avec de petites exploitations, chacun de son côté. Si chacun y va de son côté, nous aurons un assureur qui assure 1 hectare à droite et un autre qui assure un hectare à gauche. Ce n'est pas rationnel, d'autant qu'il y a un coût énorme pour les expertises après sinistre», souligne le DG d'Atlanta. Et d'ajouter : «c'est la nature même du risque catastrophique qui impose que les assureurs s'organisent en pool». Et Saham Assurance dans tout cela ; elle qui avait décidé de lancer son produit d'assurance agricole en solo ? «Saham est la bienvenue dans ce pool, comme toutes les autres compagnies», répond F. Z. Bensalah. Le Titre Samir couvert à 92% Le groupe Holmarcom détient 5% du capital de Samir, dont le titre a perdu 47% de sa valeur en 2015, avant sa suspension de la Bourse de Casablanca. Chez Atlanta, on a voulu être prudent et provisionner un montant de 173 millions de DH sur ce titre. «Cela représente une couverture du titre sur nos comptes de l'ordre de 92% quand nos confrères le couvrent à 50% ou 70%», précise le DG de la compagnie. Est-ce à dire que le titre Samir ne vaut plus rien ? «Nous aurions pu aller jusqu'à 100%, mais nous pensons que ce n'est pas correct aujourd'hui de considérer la Samir comme étant sans valeur, sachant qu'il y a toujours un outil de production», explique-t-il. Il ne s'agit donc pas d'une valorisation du titre, mais d'une protection en cas de dénouement fâcheux de l'affaire Samir. «L'exposition aujourd'hui du groupe Atlanta/Sanad envers la Samir est de 35 millions de DH, ce qui est dérisoire en comparaison avec un actif total de plus de 10 milliards de DH», conclut J. Benchekroun.