Le bilan 2015 du programme de développement des exportations marocaines pour la création d'emplois financé par le gouvernement canadien, a été positif. Profitant à 120 entreprises marocaines et 14 institutions nationales, l'initiative canadienne a donné l'opportunité aux PME marocaines de découvrir le potentiel que leur offrent le marché canadien. Pour peu qu'on s'intéresse aux échanges extérieurs, il est assez aisé de remarquer que le renforcement des exportations nationales, constitue un cheval de bataille pour le gouvernement marocain, qui a confié au ministère délégué au Commerce extérieur la tâche de mettre en place le programme de développement des exportations (2016-2020). Il sera question de confectionner, entre autres, une stratégie de veille et de défense commerciale. Au regard de cette importance, le séminaire organisé récemment à Rabat portant sur le bilan du programme de développement des exportations marocaines pour la création d'emplois destinés aux jeunes et aux femmes (EDEC), a revêtu une dimension singulière. Rappelons d'emblée que ce programme qui s'étale sur 4 ans, a été financé par le gouvernement du Canada à hauteur de 5 millions de dollars canadiens. Les branches prioritairement ciblées concernent l'agroalimentaire, le cuir et les produits de la mer. Mohamed Abbou, ministre délégué au Commerce extérieur, qui présidait la rencontre en présence de la nouvelle Ambassadrice du Canada au Maroc, Nathalie Dubé, et la représentante du Centre de commerce international (CCI), s'est employé tour à tour à exposer les performances réalisées par le commerce extérieur national et à dresser le bilan positif du programme EDEC, qui en est à sa deuxième année de mise en oeuvre. Satisfecit à plusieurs égards ! «Le déploiement des multiples stratégies sectorielles et la mise en place d'une kyrielle de mesures ont permis de créer des champions nationaux à l'export, notamment dans les nouveaux métiers», assure le ministre. Et d'ajouter : «Nous nous réjouissions de constater que le déficit commercial a reculé de 36,8 Mds de DH à fin 2015 par rapport à 2014 et que le taux de couverture de nos importations par nos exportations a gagné 8 points, passant d'une année à l'autre, de 72,5% à 80,5%». Notons que le programme EDEC a contribué un tant soit peu à l'embellie des performances à l'export. En effet, l'initiative du gouvernement canadien a profité à 14 institutions nationales et à près de 120 entreprises marocaines ayant l'ambition d'être mieux connectées à leurs marchés de prédilection. Autres réalisations à mettre à l'actif de ce programme, il s'agit, entre autres, de l'organisation d'ateliers de l'emballage au niveau de cinq régions au profit de 60 entreprises et coopératives, la réalisation d'un tour d'orientation sur le marché espagnol bénéficiant à 20 entreprises du secteur de cuir. L'élaboration d'une étude pour l'établissement d'un plan d'action de promotion du business Halal et l'organisation d'un tour d'orientation sur le marché canadien au profit de 18 entreprises appartenant aux trois secteurs sont autant d'initiatives, qui viennent enrichir le bilan du programme au titre de l'année 2015. Au-delà de ce bilan positif, le point d'orgue de la rencontre a été la remise des certificats à 28 conseillers à l'export. Ces experts ont pour tâche d'assister les entreprises marocaines dans leur quête de nouveaux débouchés à l'export. Cela dit, l'Ambassadrice du Canada a mis à profit cet évènement pour mettre en exergue les intentions de son pays envers le Royaume. Une coopération bilatérale appelée à se renforcer «Dans le domaine du cuir, des produits de la mer et de l'agroalimentaire, nos deux pays peuvent mieux faire. Dans l'optique de promouvoir une croissance inclusive et durable, nous continuerons à aider le Maroc, qui organisera cette année la COP22 à Marrakech», martèle Nathalie Dubé. Cela dit, à travers le programme EDEC, le Canada, onzième puissance économique mondiale en 2014, compte promouvoir l'égalité des chances au Maroc. Ce qui est d'autant plus opportun car, selon le Haut-commissariat au plan, les jeunes et les femmes continuent d'être les maillons faibles du marché du travail. Au-delà de la volonté politique du gouvernement canadien, d'après la représentante du Centre de commerce international, les clefs de succès du bilan du programme EDEC sont à chercher dans le degré d'appropriation des différentes parties prenantes (entreprises, fédérations professionnelles, ministères, etc.). En définitive, au regard du bilan de l'année dernière, tout porte à croire que celui de 2016 ne sera pas en reste. Meilleure implication des conseillers à l'export Le séminaire de présentation du bilan du programme EDEC a donné lieu à la signature d'une convention de partenariat entre le ministère délégué chargé du Commerce extérieur et l'Association marocaine des conseillers à l'export, créée en 2015. Cette convention permettra d'impliquer davantage ces conseillers dans la mise en oeuvre des programmes d'appui à l'export, initiés par le ministère. Notons, en outre, que les adhérents de l'association assureront une assistance et un accompagnement de qualité aux entreprises sélectionnées dans les programmes d'appui. En clair, leur mission consiste à améliorer les performances à l'export des entreprises suivies.