L'agriculture nationale a connu un essor remarquable ces derniers temps. Cela est visible au niveau de l'utilisation de la mécanisation, des intrants ou des nouvelles techniques d'irrigation ou autre. Mais l'élément humain reste le paramètre le plus important de toute cette équation. Un bon matériel, s'il est mal utilisé, sera certainement moindre. C'est le cas aussi des fertilisants ou des semences. Une mauvaise utilisation entraîne des effets néfastes sur les plantes et l'environnement. J'ai remarqué que les fellahs marocains, analphabètes pour la plupart ou ayant un niveau d'instruction faible, consentent beaucoup d'efforts pour s'initier à l'agriculture moderne. Une initiative très louable ! Jadis, ils étaient fatalistes, acceptaient impuissants les caprices de la météo. Ils se contentaient de leur faible revenu pour subsister. Aujourd'hui, ils cherchent à améliorer leur situation en défiant les diktats de la nature. Le forage de puits et l'utilisation de l'irrigation connaissent une progression sans précédent. Le nombre d'entreprises spécialisées dans ce domaine au même titre que celles qui commercialisent des pompes, ont beaucoup augmenté. Les exploitants marocains, habitués à un système d'exploitation millénaire hérité de leurs ancêtres, commencent à concrétiser la révolution verte. Dans certaines régions agricoles, on note une forte concurrence. Les exploitants ont compris que pour gagner plus il ne faut pas lésiner sur les moyens. A cet égard, ils n'hésitent pas à prendre conseil auprès des experts et autres cadres et techniciens du ministère de l'Agriculture. Plusieurs exploitants ont délaissé la céréaliculture pour investir de nouvelles filières plus lucratives. Le changement de mentalité a bouleversé le secteur. Malheureusement, les idées archaïques demeurent encore chez certains fellahs, qui refusent le changement et la modernité. Un accompagnement d'un autre genre est peut être souhaitable pour séduire puis convertir les récalcitrants.