Tout compte fait, les autorités restent très prudentes sur les perspectives de l'inflation et s'inscrivent dans la même tendance que l'année écoulée. Sur le plan monétaire et financier, les orientations pour l'année 2015 s'inscrivent dans la continuité des années précédentes, avec une vigilance plus appropriée quant au risque déflationniste. En matière d'inflation, les prévisions pour 2015 ne semblent pas trop s'écarter de la tendance de l'année écoulée, et ce malgré la projection d'une reprise de la croissance économique. Et pour cause : le redressement de la demande et de l'amélioration des conditions de l'offre dans le secteur primaire, suite à une bonne campagne agricole, devraient provoquer une certaine tension sur les marchés qui affecterait le comportement des prix. Un mouvement qui, selon les économistes, sera largement compensé par la baisse des coûts de production suite à la baisse du prix de l'énergie. En effet, l'impact positif du redressement attendu du secteur primaire sur la croissance globale devrait être atténué par les difficultés réelles auxquelles devront faire face les activités industrielles, de commerce et de services, à cause de la lenteur de la reprise dans les principaux pays partenaires. Les marges de compétitivité dégagées par la baisse du coût de l'énergie seront, de toute évidence, insuffisantes pour contrebalancer les effets d'une demande extérieure peu vigoureuse. Aussi, dans le même sillage, il est à noter que sur le plan monétaire et financier, les orientations pour l'année 2015 s'inscrivent-elles dans la continuité des années précédentes, avec une vigilance plus appropriée quant au risque de déflation. Elles s'illustrent à travers la baisse du taux directeur de 25 points de base à deux reprises en moins de trois mois. Le souci d'équilibre entre les objectifs de stabilité des prix et de soutien de l'activité implique pour les autorités monétaires une gestion prudente de la contrainte de liquidité bancaire, du taux d'intérêt et de celui du change. Les tendances de l'inflation en 2015 devraient par conséquent se maintenir à un rythme moyen de 1,5%. C'est ce qui ressort pratiquement des pronostics des différentes institutions (HCP, CMC, Banque centrale...). Le spectre de la déflation plane sur l'Europe En 2014, la quasi-stagnation des prix qui ressort de l'évolution de l'indice global au cours de l'exercice écoulé résulte de comportements assez contrastés selon les groupes de dépenses. La dernière publication du HCP montre que les produits alimentaires qui prédominent dans la structure des dépenses des ménages, soit 40% du budget alloué à la consommation, ont connu une baisse significative de leurs prix moyens estimée à 1,3% depuis le début de l'année. Cette baisse a été compensée en partie par la hausse des produits non-alimentaires, dont l'indice moyen a progressé durant la même période de 1,7%. «L'indicateur d'inflation sous-jacente, qui exclut les produits des prix volatils et les produits à tarifs publics, aurait connu une stagnation au cours du mois de décembre 2014 par rapport au mois précédent» apprend-on dans la dernière note d'information du HCP relative à l'IPC. En effet, la quasi-stagnation des prix à la consommation s'inscrit dans le cadre d'une déflation au niveau international, nourrie entre autres par le repli des matières premières et plus généralement des produits importés. Pour une grande majorité des économistes interrogés, la faiblesse de l'inflation constitue le principal risque pour 2015 en France et en Europe. Ils font confiance à la Banque centrale pour enrayer cette dérive. Le souci de la maîtrise de l'inflation a conduit de nombreux pays à mettre en oeuvre des politiques de stabilisation et de régulation de la demande, à travers notamment la maîtrise des dépenses et la réduction des déficits publics. Dans la même lignée, les Banques centrales se sont attelées à chercher la meilleure combinaison d'instruments permettant de stabiliser la croissance de la production à un niveau assurant plus d'emplois, sans provoquer l'accélération de l'inflation.