Le groupe Sothema et le gouvernement sénégalais ont récemment signé un protocole d'accord visant à réserver un quota des besoins du ministère de la Santé sénégalais à la société West Afric Pharma. L'industrie pharmaceutique marocaine s'est développée, durant les dernières années, d'une manière efficace et conforme aux normes internationales. Une performance et un savoir-faire reconnus à l'échelle régionale que nos industriels cherchent à exporter particulièrement dans les pays subsahariens. C'est le cas de Sothema, laboratoire pharmaceutique 100% marocain, qui a tenté l'expérience africaine en ouvrant une filiale au Sénégal. Une usine de production de médicaments pour un investissement de 6,5 millions d'euros, mais qui, malheureusement, rencontre plusieurs obstacles. Et pour cause, le marché est envahi par les médicaments indiens à prix cassés. Omar Tazi, président de Sothema, dit avoir du mal à suivre cette concurrence qui met en péril son projet. A ce propos, le professeur Awa Marie Coll-Sek, ministre de la Santé et de l'Action sociale de la République sénégalaise a profité de sa présence au Maroc pour concrétiser un protocole d'accord avec Sothema, société-mère de West Afric Pharma, visant à soutenir l'investisseur marocain dans sa politique d'internationalisation. «Aujourd'hui, nous importons 90% de nos besoins en médicaments. Seuls 10% sont produits localement, dont environ la moitié est assurée par West Afric Pharma. Notre objectif est de faire progresser notre industrie pharmaceutique et nous comptons sur l'expertise marocaine qui contribue par le transfert de technologies et la formation des cadres sénégalais», souligne Awa Marie Coll-Sek. Le gouvernement sénégalais cherche à faire basculer les 90% des importations en provenance des pays du Nord vers la production locale. Un objectif partagé par Sothema qui vise non seulement à fournir le marché sénégalais, mais également tous les pays de l'UEMOA. Mais pour ce faire, l'industriel marocain a besoin d'un soutien étatique lui procurant un quota des besoins du ministère de la Santé. Une commission a également été créée pour assurer le suivi de la mise en oeuvre de ce protocole d'accord qui permettra à Omar Tazi de voir le bout du tunnel et de poursuivre sa politique d'investissement.