Dans la grande salle ovale du groupe Addoha, lambrissée et dont les cimaises sont couvertes de tableaux prestigieux de Hassan Glaoui et Ben Yssef, la communauté des journalistes invités ce mardi 11 mars a vite fait de prendre place. Anas Sefrioui, président, tout a son amabilité, s'est présenté à l'heure, respectant l'horaire de 12 heures qu'il a lui-même proposé. Accompagné de son Directeur général délégué, Sâad Sefrioui, il a tout de suite enchaîné : «Soyez les bienvenus, nous allons aborder toutes les questions qui vous intéressent, en toute franchise et en toute amitié ! Nous sommes implantés dans 17 villes du Maroc et Lâayoune en constituera la 18ème. C'est plus que symbolique». Il ajoute qu'au Maroc, le groupe Addoha réalise 30.000 logements par an soulignant en fait «30.000 clés livrées et 30.000 en projets démarrés». Le chiffre est impressionnant, notamment lorsque Anas Sefrioui établit l'équation suivante : ce sont 120 appartements par jour qui sont construits, qui sont livrés à des clients. «Le processus en amont est significatif parce que ce sont 150.000 à 170.000 logements qui sont en cours de production avec ce processus de 1er, 2ème et 3ème étage et plus... Le processus, comme le soulignera le président, est «quand vous devez remettre 30.000 appartements par an, vous en avez le même chiffre au 1er, 2ème et autres étages en finition et vous avez 30.000 autres qui sont dans les fondations...Il nous faut donc au moins 100.000 logements en production pour livrer...sans tenir compte de l'assiette foncière qui doit être là, à jour et sans encombre...» ! Et d'ajouter : «Le foncier n'est pas une mince affaire parce qu'il faut toujours négocier». Le groupe Addoha s'adosse en réalité sur plus de 5.000 hectares de réserves foncières qui lui permettent d'assumer et assurer la sérénité et la pérennité. Et d'annoncer que ce sont quelque 33.000 personnes qui travaillent sur les chantiers Addoha à l'échelle nationale, et une série d'entreprises sous-traitantes, soit 55 corps de métiers différents. Une telle expérience, associant les banques, le guichet unique, les notaires, le cadastre et autres structures a permis au groupe Addoha de caracoler à la fois en termes de réalisations, de projets et de résultats. Aux trois volets liés au secteur du logement, le foncier, la fiscalité et le financement, les fameux «3 F», Addoha entend apporter la réponse idoine, exportable donc dans le continent africain. Les banques ont joué le jeu, sur la base d'une confiance affichée en mettant en place en Afrique la formule des «crédits aux acquéreurs» qui était inexistante jusque-là, consistant en un crédit de 20 à 25 ans comme au Maroc. Les banques marocaines se sont associées à ce nouveau processus : Attijariwafa bank, la Banque populaire et BMCE Bank à travers la BOA. En termes de régime foncier, il a fallu faire appel à l'expertise du Maroc et du groupe Addoha pour peaufiner le modèle d'acquisition de logement, son financement et son encours. Nous proposons notre expertise aux pays africains amis comme la Côte d'Ivoire, la Guinée Conakry et le Cameroun. En Côte d'Ivoire, un accord a été finalisé sous la présidence de Sa Majesté le Roi pour la construction d'une première tranche de 8.000 logements en attendant de lancer la deuxième tranche de 2.000 autres, ce qui totalisera 10.000 en tout et à livrer sur les 7 prochaines années en vertu de la Convention signée avec le gouvernement ivoirien». C'est dire que l'expérience du groupe est capitalisée. En Guinée Conakry, le déficit en logements se chiffre, comme dans tous les pays de la région, en millions et non en milliers. Quelque 3.000 logements seront lancés dans ce pays, comme aussi au Cameroun où 1.500 logements seront construits par le groupe Addoha, en plein cœur de Yaoundé, ce qui constituera une première expérience dans ce pays. Ensuite au CongoBrazzaville, un projet pilote de 650 logements a été finalisé. Et la conquête n'en finit pas... Coopération avec les gouvernements qui diligentent la politique de logements, partenariats avec les banques marocaines pour mettre en place les mécanismes de crédit et de financement, prospection de nouveaux marchés, à coup sûr Addoha inscrit ses activités sur le long terme, dans un marché porteur et sans concurrence. «Nous travaillons aussi sur le terrain de prospection au Mali, au Niger, au Burkina Fasso, au Ghana où nous venons de signer une convention de 10.000 logements, avec des rendez-vous au Togo, en Tanzanie et en Angola», précisent-ils. Le volet cimenterie Le groupe CIMAF a mis en place une stratégie axée sur la production du ciment et le logement en Afrique, où existe et persiste une grave pénurie de ciment qui est importé de surcroît de «mauvaise qualité » et cher. Le groupe CIMAF s'est implanté en Afrique, mettant à profit son expérience de deux cimenteries implantées à Ben Ahmed (1,6 million de tonnes) et Beni Mellal (1,6 million de tonnes), en plus de la toute dernière dans la région de Nador (1 million de tonnes). A l'horizon 2015, le groupe produira pour le Maroc plus de 4 millions de tonnes par an. Pour l'Afrique proprement dit, le travail a commencé en 2011, d'abord en Côte d'Ivoire avec une cimenterie de 500.000 tonnes et un investissement de 30 millions d'Euros. Elle est opérationnelle depuis juillet et s'apprête à doubler sa capacité. Sa Majesté Mohammed VI s'y est rendu et a constaté le rythme soutenu de production. En Guinée Conakry, une cimenterie est installée avec un volume de production de 500.000 tonnes et une enveloppe de 30 millions d'Euros, employant des nationaux, originaires des pays d'implantation avec trois à quatre encadreurs marocains. Les employés africains ont reçu une formation au Maroc de 6 à 8 mois... Au Cameroun, à Douala précisément, même montage, une usine qui produit 50.000 tonnes et qui a été financée à hauteur de 30 millions d'Euros. Le groupe continuera d'investir, notamment au Burkina Faso, au Gabon où le Souverain a visité l'usine et constaté l'avancement des travaux...500.000 tonnes et une enveloppe de 30 millions d'Euros. La semaine prochaine, c'est au CongoBrazzaville que le président Sassou Nguessou inaugurera la nouvelle cimenterie. A l'horizon 2016, le groupe CIMAF-Addoha produira 12 millions de tonnes. Tout à son optimisme, non content d'engranger ses succès, Anas Sefrioui déclare : «Nous sommes sollicités chaque jour pour lancer des cimenteries et des logements. Une usine en Afrique, ce sont quelque 100 kilos de ciment par tête d'habitant qui sont consommés. En France, ce sont 500 kilos et au Maroc 450 kilos. La demande est significative et en termes de logements, il y a un déficit...Un logement c'est la stabilité, la dignité et tous les gouvernements africains s'inscrivent dans cette optique...Nos usines sont réalisées clés en main par les Allemands et nous offrons la qualité et des appartements dans les règles de l'art» ! Donc la stabilité politique aussi, corollaire de la propriété citoyenne.