La nouvelle loi sur les OPCVM va révolutionner les métiers de la gestion d'actifs au Maroc. Par A. Hlimi
Attendue depuis plusieurs années, la loi sur les OPCVM, qui introduit plusieurs nouveautés pour le marché de la gestion d'actifs, devrait aboutir cette année. Elle permet, entre autres, d'élargir l'activité des OPCVM à l'international, marque le coup d'envoi des OPCVM Sharia Compliant et offre la possibilité aux fonds d'être cotés, ce qui permettra d'initier les très attendus ETF's. Cette loi fait consensus auprès des opérateurs qui l'attendaient avec impatience pour passer à un autre niveau de performance et relever d'autres défis, après celui de la taille. Car du haut de ses plus de 570 Mds de dirhams d'actifs sous gestion, il est sûr que le secteur a gagné le défi de la taille et de la résilience. «Notre secteur ne s'est jamais aussi bien porté. Quel que soit le critère que l'on retient pour apprécier cette industrie, force est de constater que la gestion d'actifs au Maroc est prospère. Si vous comparez à nos pairs africains, nous sommes nettement au-dessus quand on rapporte les encours à la taille de l'économie. Et force est de constater aussi que toutes les familles d'OPCVM progressent et ont toutes été résilientes face à la crise sanitaire», témoigne Réda Hilali, président de l'ASFIM, association qui regroupe l'ensemble des acteurs de la gestion d'actifs. Des défis restent à relever Si le secteur a gagné le défi de la taille, aidé, selon Reda Hilali, par la clientèle institutionnelle qui a su profiter de ses instruments, d'autres challenges sont à relever. Le président de l'ASFIM évoque, en premier, en se référant à la feuille de route du secteur à horizon 2030, l'exposition à l'international. «Ce sujet commence à être adressé», explique-t-il. Une habilitation internationale pour les gérants d'actifs est en train d'être mise en place avec le soutien de l'AMMC pour permettre aux gérants marocains d'attirer des investisseurs étrangers et diversifier la clientèle. A ce titre, la nouvelle loi sur les OPCVM permettra clairement de créer cette classe d'actifs. Le deuxième défi à relever est celui de l'offre produit. Aujourd'hui, cette industrie est faiblement diversifiée avec une grande exposition aux produits de taux. Là aussi, la nouvelle loi permettra aux gérants de se diversifier encore plus. Enfin, il s'agit de marketer les OPCVM auprès des particuliers qui ne détiennent en direct que 7% des encours. Un effort d'éducation financière auprès du grand public est également prévu dans ce sens par l'ASFIM.