Un nouveau vent souffle sur l'industrie nationale du textile (hausse des exportations de 9% en 2013), ce qui contraste avec la période des vaches maigres (2008-2012). Au demeurant, le secteur devra s'affranchir de certaines contraintes altérant sa compétitivité. Le Pacte national pour l'émergence industrielle, qui s'évertue à redynamiser le tissu industriel, a érigé l'industrie v vv en un secteur phare. L'importance du secteur est corroborée par le nombre de personnes employées (175.000), faisant de ce dernier le premier employeur industriel du pays. En somme, le secteur a été lourdement secoué par la crise de 2008 qui a mis à genoux l'économie européenne, avec ses retombées directes sur le Maroc. Toutefois, l'année 2013 démarre sur un autre son de cloche. Les exportations textiles ont bondi de 9% par rapport à 2012. Cette hausse, qui est un ballon d'oxygène pour le secteur, est la résultante d'une zone euro affichant une croissance positive. Cette situation confirme la forte dépendance de l'industrie textile nationale au marché européen. Cela dit, le Maroc a incontestablement des avantages comparatifs majeurs (proximité, court délai de livraison) lui permettant de renforcer son positionnement sur le marché européen, voire mondial. Pour preuve, il a enregistré la plus forte progression des exportations au sein de la zone Euromed et la 3ème au niveau mondial, d'après Mohamed Tazi, DG de l'Amith (voir entretien). Toutefois, pérenniser cet exploit suppose la levée de certains handicaps. Principaux obstacles En dépit des résultats prometteurs évoqués plus haut, les exportations de l'industrie textile nationale ne franchissent guère la barre des 30 Mds de DH contre 176 Mds de DH pour la Turquie. Pour les professionnels, la prédominance de la sous-traitance, le sous investissement, l'informel et les importations sauvages sont autant de facteurs qui pénalisent le secteur. Par ailleurs, le plan Textile 2025 qui a, entre autres, pour but de porter les exportations à 100 Mds de DH, peut constituer un véritable accélérateur au renforcement des exportations sur les marchés internationaux. Mais à condition que celui-ci soit exécuté avec célérité. Aujourd'hui, si le «facteur prix» n'est plus érigé en valeur absolue par les donneurs d'ordres, en revanche, ces derniers sont plus portés sur la créativité (capacité de montée en gamme, articles de mode, etc.). D'où la nécessité pour le textile de réussir le pari de l'innovation. A ce titre, l'objectif de former 2.000 ingénieurs et 30.000 opérateurs à l'horizon 2015 concorde parfaitement avec les nouvelles exigences des marchés internationaux.