Quand le bâtiment va tout va. C'est ce qui est communément admis. Est-ce à dire donc que rien ne va? Nous sommes tentés de répondre par l'affirmative, au regard notamment des derniers chiffres qui viennent de tomber. En effet, après avoir accusé une baisse de 1,6% en 2012, les ventes de ciment, indicateur-clé du secteur du BTP, ont reculé de 25,4% en janvier 2013, tirées, à hauteur de 48% par le repli de la consommation dans le Grand Casablanca, Tanger-Tétouan et Souss-Massa-Darâa. De quoi saper l'enthousiasme des opérateurs ? Peut-être. Quoique le tableau n'est pas complètement sombre, puisqu'à côté, il y a certains indicateurs qui prêtent plutôt à l'optimisme. C'est le cas du déficit commercial qui s'est allégé au terme du premier mois de l'année en cours de 22,8% ou 3,6 Mds, pour se situer à 12,4 Mds de DH. Traduisant, de fait, un recul de la valeur des importations (-14,2%) à un rythme plus important que celui des exportations (-4,6%). En parallèle, la saison agricole 2012-2013 devrait tirer profit de la pluviométrie favorable qui a caractérisé le Royaume depuis le démarrage de la campagne. Voilà donc de bonnes nouvelles! Mais qui ne seront certainement pas suffisantes pour tirer durablement la croissance vers le haut. Et ce, d'autant que l'économie nationale prête le flanc à plusieurs facteurs exogènes. Il y a d'abord sa dépendance énergétique vis-à-vis de l'extérieur, avec une facture pétrolière qui pèse lourd sur le budget de l'Etat. S'ajoute à cela la crise économique qui secoue l'Europe, principal partenaire économique et commercial du Royaume. D'ailleurs, le PIB de l'Eurozone a enregistré un recul de 0,6% au terme du quatrième trimestre 2012, alors que l'impasse politique en Italie, née des récentes élections, cristallise les débats et constitue une sérieuse menace pour l'équilibre de la zone Euro. Tout cela enfonce le clou de la suspicion qui entoure les perspectives de l'économie nationale. Et plombe le moral des opérateurs.