L'élaboration de la prochaine Loi de Finances sera loin d'être aisée. Il va falloir faire des arbitrages sévères, particulièrement dans un environnement économique international et national plombé par bon nombre d'incertitudes. Et pour une économie nationale qui prête le flanc tant à des facteurs exogènes qu'endogènes, la partie s'avère pour le moins difficile pour Mezouar et son équipe. Lesquels devront, d'un côté, composer avec la dépendance énergétique du Royaume vis-à-vis de l'extérieur et les difficultés économiques que connaissent ses partenaires privilégiés, empêtrés dans des plans d'austérité et de rigueur budgétaire et, de l'autre prier afin qu'il pleuve beaucoup. Surtout quand on sait que d'une pluviométrie abondante résulte généralement une bonne croissance. Quoique le gouvernement s'enhardit du fait que le PIB non agricole tend, de plus en plus, à s'apprécier. Dans le même ordre d'idées, le creusement du déficit budgétaire et le recul des recettes fiscales sera l'une des équations-clés auxquelles il va falloir trouver des solutions. Tout comme il va falloir définitivement résoudre la délicate problématique du système de compensation actuel. A l'évidence, à ce stade, la première piste que semble avoir proposé le gouvernement est le retour des privatisations. La décision de céder 8% des 30% du capital qu'il détient dans Maroc Télécom en Bourse est, à ce titre, édifiant. Mais sera-ce suffisant ? Est-ce réellement une solution durable, dès lors que l'on se rend compte que l'Etat n'a plus beaucoup de joyaux à vendre pour renflouer ses caisses ? Les observateurs avertis restent pour le moins sceptiques.