Fusion ANHI-Attacharouk-SNEC Dans le cadre de la nouvelle politique de l'habitat, l'Etat a décidé de procéder à la fusion de trois Organismes sous tutelle. Le dossier est presque ficelé. L'ANHI, Attacharouk et la SNEC ne seront ainsi plus qu'une seule et unique société. Reste à opérer quelques arbitrages. La fusion de l'ANHI (Agence nationale de lutte contre l'habitat insalubre), Attacharouk et la SNEC (Société nationale d'équipement et de construction) est en très bonne voie. Annoncée en grande pompe, depuis plusieurs mois, l'opération, qui entre dans le cadre de la nouvelle politique de l'Habitat en général et la nouvelle orientation imprimée aux OST en particulier, connaît cependant de petits blocages. En effet, selon une source proche du dossier "la question demeure encore entière. Aujourd'hui, il y a un débat entre le Département chargé des Etablissements publics au ministère des Finances et le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. Notamment pour trancher un certain nombre de points techniques". Il s'agit précisément d'opérer un arbitrage sur le plan juridique et sur celui des ressources humaines. En effet, dans le domaine juridique, il faut savoir que les bilans et l'endettement des trois entités concernées ne sont pas identiques. Si Attacharouk est presque blanche comme neige du point de vue financier, c'est loin d'être le cas de la SNEC et de l'ANHI. Les dernières citées trainent en effet aujourd'hui un lourd passif consécutif, pour toutes les deux, à des prêts internationaux contractés auprès de la Banque Mondiale, du FADES, de l'AFD, de l'USAID..... Situation qu'il va falloir arriver à gérer dans le cadre de la fusion en vue, ce qui est loin d'être évident. Il y a également l'aspect gestion des ressources humaines à intégrer. En effet, ce sont quelques 500 personnes qui sont directement concernées. Et même si sur ce plan-là Tawfik Hjira, ministre délégué chargé du logement et de l'Urbanisme ne cesse de clamer haut et fort que "cette fusion ne sera pas l'occasion de descendre des responsables", il faudra bien pourtant qu'il y ait redéploiement et redistribution des fonctions. Qui sera le patron de la nouvelle entité? Sera-t-il issu des dirigeants actuels de la SNEC, d'Attacharouk ou de l'ANHI? Dans quelle mesure les actuels directeurs resteront-ils à leur poste ? Autant de questions qui sont encore sans réponses. Par contre, il y a deux choses qui semblent être déjà tranchées. D'abord, les personnes qui seront appelées à être mutées dans d'autres régions seront motivées en conséquence. Ensuite, les métiers de grand aménageur de la SNEC et de lutte contre l'habitat insalubre de l'ANHI vont demeurer prépondérants dans la structure qui sera issue de la fusion. "Il est quand même impensable que l'on puisse délaisser ces deux métiers puisque les compétences aussi bien de l'une que de l'autre société sont confirmées. La SNEC a capitalisé assez d'expérience pour pouvoir en faire profiter la future structure. L'ANHI aussi a capitalisé une longue expérience en matière de lutte contre l'habitat insalubre que ce soit l'éradication de bidonvilles ou la restructuration. En amenant ce métier à la nouvelle structure, cette dernière pourra trouver un terrain fertile pour se développer encore plus". En attendant que les derniers points en suspens trouvent rapidement une issue, tous les OST sont actuellement engagés dans une campagne commerciale tous azimuts notamment aux côtés de leur ministère de tutelle. Dénommée PPP (Partenariat Public Privé), cette campagne vise à placer auprès du privé (promoteurs et investisseurs MRE) le maximum de logements et surtout de lots de terrain et ceci parfois à des conditions défiant toute concurrence. Comme quoi, le foncier, l'un des trois leviers pour développer l'habitat social est vraiment ouvert. Aux promoteurs d'en saisir les bonnes opportunités.