Des conditions pluviométriques favorables pourraient impulser un nouvel élan aux différents segments du secteur agricole. Les difficultés des activités secondaires vont résulter de l'affaiblissement des capacités d'absorption du pouvoir d'achat des différentes catégories socio-économiques. Au plan monétaire et financier, les orientations pour l'année 2013 s'inscrivent globalement dans la continuité des années précédentes. Chaque année, à la même période et après adoption de la Loi de Finances, les pronostics relatifs à la croissance se multiplient. Ces pronostics sont étroitement liés à l'activité économique à l'échelon international, ainsi qu'aux ressorts de performance et de compétitivité au plan national. Sur le plan international, après les prémices de reprise enregistrés au second semestre de l'année écoulée, l'activité économique affiche des signes d'essoufflement. D'après les dernières projections du FMI, la croissance de l'économie mondiale devrait se maintenir au terme de l'année 2013 à un niveau comparable à celui de l'exercice précédent, avec une progression de l'activité globale au taux moyen de 3,6%. Si on se focalise sur l'Union Européenne, qui est notre principal partenaire, les analyses les plus optimistes tablent sur un taux de croissance moyen qui ne dépasserait guère 0,2% en 2013. Les pronostics de croissance qui s'avèrent relativement modestes au plan international auront par ailleurs de faibles incidences sur la situation de l'emploi et la dynamique inflationniste. Aussi, les projections du FMI pour l'année 2013 retiennent un prix moyen du baril autour de 105 $, en léger recul par rapport au cours enregistré en 2012. Un profil de croissance contrasté Outre les hypothèses citées ci-dessus, la croissance de l'économie nationale en 2013 sera largement dépendante des résultats de la campagne agricole et du comportement de la demande intérieure, ainsi que du programme de politique économique dans ses volets budgétaire, monétaire et financier. Au niveau de chacun des déterminants du profil de croissance, les analystes de l'Observatoire de conjoncture formulent quelques hypothèses de travail à partir d'éléments actuellement disponibles. D'après eux, au niveau de la campagne agricole, la situation pluviométrique favorable observée depuis le début de la saison augure d'une bonne récolte céréalière, voire d'une reprise du secteur primaire. Ils considèrent par ailleurs qu'aussi bien la demande de consommation que l'investissement devraient, dans une telle perspective, bénéficier des effets induits de cette reprise et enregistrer un regain de dynamisme. Néanmoisn, ils restent un peu sceptiques quant à l'impact sur la croissance globale. Et pour cause, les difficultés auxquelles doivent faire face les activités industrielles, de commerce et de service. Celles-ci vont découler essentiellement du repli de la demande étrangère, mais aussi d'une perte de compétitivité sur les marchés pertinents. Aussi, les difficultés des activités secondaires vont résulter de l'affaiblissement des capacités d'absorption du pouvoir d'achat des différentes catégories socio-économiques. Au chapitre des orientations de la politique économique et leur incidence attendue sur l'activité économique, le budget prévisionnel retient comme axes prioritaires pour l'exercice qui commence la dynamisation du processus de croissance, le développement social et l'accélération du processus de réformes institutionnelles. Qu'en pensent les analystes du CMC ? «Les moyens budgétaires mobilisables pour la mise en œuvre des multiples actions envisagées dans le cadre de ces priorités s'avèrent, à l'examen, contraignants» expliquent-ils. Au plan monétaire et financier, les orientations pour l'année 2013 s'inscrivent globalement dans la continuité des années précédentes, avec comme objectifs prioritaires la maîtrise de l'inflation et la stabilité du taux de change. Selon les conjoncturistes, l'hypothèse la plus plausible dans les projections de croissance concernant la parité monétaire et, dans ces conditions, le maintien de la valeur du Dirham par rapport à la monnaie européenne au niveau moyen de l'année 2012. Les hypothèses portant sur les principaux facteurs d'anticipation de l'activité économique relevant aussi bien de l'environnement interne qu'externe, telles que décrites précédemment, permettent d'envisager un redressement sensible du cycle des affaires avec un taux de croissance atteignant 4,8%. Au plan sectoriel, le scénario de croissance en 2013 devrait s'appuyer principalement sur le regain de dynamisme des activités primaires. Les activités du secteur industriel devraient en revanche s'inscrire dans le prolongement de la tendance baissière enregistrée en 2012 à cause d'un resserrement des conditions de coûts de production conjugué à une perte de compétitivité et à un affaiblissement de la demande. Les conjoncturistes escomptent un taux de croissance d'à peine 2,8% pour l'ensemble des branches industrielles contre 3,6% en 2012. Une chose est cependant sûre : si l'économie nationale s'engage sur la voie des réformes à caractère structurel, visant en particulier l'amélioration du climat des affaires et des conditions de prise de risque par les investisseurs, tout ce qui précède pourrait être annonciateur d'un nouveau cycle ascendant.