Pas moins de 50 Mds de dirhams injectés quotidiennement par Bank Al-Maghrib sous forme d'avances à 7 jours. La baisse des réserves obligatoires en mars a réduit le déficit de 6 Mds de dirhams. Entre temps, l'activité de crédit du secteur s'est contractée chez le privé. En vue de combler le déficit de liquidité du secteur bancaire, BAM est intervenue à l'aide d'avances à 7 jours pour un montant moyen quotidien de 57,5 Mds de dirhams pendant ce trimestre, contre 56,9 Mds de dirhams le trimestre précédent. La Banque centrale a également fourni de la liquidité en maintenant l'encours de l'ensemble des opérations de refinancement à long terme à 15 Mds de dirhams. A cela s'ajoutent 12 opérations d'avances à 24 heures pour un montant moyen de 3,1 Mds de dirhams pour subvenir à des besoins ponctuels des banques commerciales. La faiblesse des dépôts serait la principale cause de cette situation de déficit, selon la Banque centrale. Trois phénomènes auront caractérisé l'année 2012 pour le secteur bancaire : illiquidité du circuit interbancaire, hausse généralisée du coût du risque et recapitalisation du secteur. Si les deux derniers phénomènes sont en partie liés, le premier, quant à lui, peut être expliqué par les sorties massives du Trésor sur le marché de la dette intérieure d'une part, et par la contraction des dépôts qui représentaient à fin 2011 70% du total des ressources des banques marocaines, d'autre part. A plus court terme, BAM relève dans son rapport monétaire pour le mois de décembre que le déficit de liquidité bancaire a atteint 73,2 Mds de dirhams durant le dernier trimestre contre 62,4 Mds de dirhams le trimestre précédent, avec un pic proche de 80 Mds de dirhams durant la période estivale. Le rabaissement de la réserve obligatoire des banques (de 6 à 4%) décidée en mars dernier aura permis d'injecter 6 Mds de dirhams dans le circuit monétaire et de compenser légèrement ce déficit. Cette situation a l'avantage de ne pas créer de pressions inflationnistes en provenance de la sphère monétaire. La progression de l'agrégat M3 étant revenue à 3,6% en octobre 2012 après 4,4% au troisième trimestre et 4,8% au deuxième trimestre. Cette décélération vient de la faible croissance des dépôts. Ainsi, la croissance de la monnaie scripturale s'est établie à 3,8% après 6,8% au troisième trimestre. Cette importante baisse est expliquée par le faible niveau des dépôts à vue auprès des banques et auprès de la trésorerie générale du Royaume. Le rythme d'évolution annuelle des titres d'OPCVM monétaires s'est également contracté à 14,9% contre 17,1% au trimestre précédent. Pour leur part, les dépôts à terme ont connu une diminution annuelle de l'ordre de 5,7% après celle de 3,8% enregistrée le trimestre précédent, poursuivant ainsi la tendance baissière entamée en novembre 2011. Il faudra observer, les trimestres prochains, l'impact du relèvement de la rémunération des dépôts à terme sur l'engouement des agents économiques pour ces produits. Car, pour l'heure, même en rémunérant les dépôts, les banques n'arrivent pas à drainer suffisamment d'épargne. Les ménages principaux contributeurs Par agents économiques, les sociétés non financières ont enregistré une baisse de leurs dépôts de 6,9% en glissement annuel. De même, les avoirs des sociétés financières ont poursuivi leur orientation baissière observée depuis plusieurs trimestres. En revanche, le rythme de progression annuel des dépôts des ménages s'est accéléré pour passer de 5,3% au deuxième trimestre à 5,6% à fin octobre, demeurant ainsi les principaux contributeurs à la croissance des dépôts, selon la Banque centrale. Les dépôts des établissements publics, quant à eux, s'améliorent de 7,3% en glissement annuel. Quant au crédits, toutes les catégories accusent des décélérations durant ce trimestre, à commencer par les crédits de trésorerie qui augmentent de 10,4% en glissement annuel, soit un rythme inférieur au trimestre précédent, sous l'effet de la hausse du taux débiteur appliqué à ces crédits. Dans le même temps, les crédits à l'équipement baissent de 1% en glissement annuel. En outre, le rythme de croissance annuelle des crédits immobiliers s'est établi à 5,7% après 7,1% un trimestre auparavant. Ce chiffre reflète à la fois une baisse des crédits à l'habitat et une baisse des crédits accordés aux promoteurs. Pour ce qui est des crédits à la consommation, bien qu'en hausse, ils ralentissent rapidement avec une progression en rythme annuel de 11,1% lors de ce trimestre contre plus de 15,3% le trimestre précédent. Dans la foulée, les créances en souffrances progressent de 8,6% en glissement annuel après 7,8% au troisième trimestre. La ventilation par agents économiques fait ressortir que les acteurs du privé affichent globalement une décélération, alors que les crédits accordés au secteur public affichent un bond de 33,9 % en glissement annuel (la hausse n'était que de 17,7% au troisième trimestre 2012).