En juillet 2012, et comparativement au mois précédent, les facteurs autonomes de liquidité ont exercé un effet restrictif de 10,6 milliards de dirhams sur les trésoreries bancaires, sous l'effet conjugué de l'élargissement de la circulation fiduciaire, de la baisse des avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib et de l'amélioration du compte du Trésor auprès de la Banque centrale. Compte tenu de l'évolution des facteurs autonomes et de la quasi stabilité du montant minimum au titre de la réserve monétaire, le besoin de liquidité des banques s'est élevé à 71,1 milliards de dirhams, après 60,5 milliards un mois auparavant. Dans ces conditions, Bank Al-Maghrib a augmenté le volume de ses injections, le portant à 72,9 milliards de dirhams, dont 56,5 milliards à travers les avances à 7 jours, 15 milliards par le biais des opérations de pension livrée à 3 mois et 1,4 milliard via les avances à 24 heures. Dans ces conditions, le taux interbancaire s'est situé à 3,13% en juillet, en hausse de 5 points de base par rapport au mois précédent. Pour ce qui est des taux des bons du Trésor, émis sur le marché primaire, ils ont enregistré des augmentations allant de 1 à 9 points de base par rapport aux dernières émissions. S'agissant des taux créditeurs, le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et 12 mois s'est accru de 14 points de base, pour atteindre 3,76% en juin, recouvrant ainsi une stabilité du taux sur les dépôts à 6 mois autour de 3,38% et une progression de 18 points de base de celui appliqué aux dépôts à 12 mois, s'établissant à 3,92%. En ce qui concerne les taux débiteurs, les résultats de l'enquête de Bank Al-Maghrib auprès des banques, pour le 2ème trimestre 2012, indiquent une diminution de 39 points de base du taux moyen pondéré du crédit bancaire, qui est revenu à 6,13%. Cette évolution reflète essentiellement le repli de 48 points de base, des taux appliqués aux facilités de trésorerie et, dans une moindre mesure, la baisse de ceux assortissant les crédits à la consommation et à l'équipement, respectivement de 27 et de 23 points. S'agissant des conditions monétaires, les dernières données disponibles1 à fin juin 2012 indiquent une accélération des rythmes de croissance des agrégats de la monnaie et du crédit. En effet, après s'être situé à 4,1% en mai, le taux de progression de la masse monétaire a atteint 5,7% en juin. Cette évolution reflète principalement l'accélération, de 4,4% en mai à 5% en juin, du rythme d'accroissement de la monnaie scripturale, ainsi que la hausse du taux de progression des titres des OPCVM monétaires qui a atteint 36%, contre 21,8% un mois auparavant, traduisant globalement un effet de base. Dans le même temps, le rythme de progression annuel des dépôts en devises s'est élevé à 15,5% en juin, au lieu de 6,3%. Pour ce qui est de la monnaie fiduciaire, sa croissance annuelle est restée inchangée autour de 6,2%. En revanche, les dépôts à terme ont accusé une baisse de 3,3% qui demeure toutefois inférieure à celle du mois précédent. Le taux d'accroissement annuel des placements à vue a, pour sa part, enregistré une décélération, revenant de 9,4% en mai à 8,8% en juin. Au niveau des sources de création monétaire, le rythme de progression annuel du crédit bancaire s'est accéléré pour se situer à 7,4% en juin 2012, continuant d'apporter la plus importante contribution à la croissance de l'agrégat M3, soit 5,3 points de pourcentage. Ainsi, les facilités de trésorerie ont augmenté de 9,6%, contre 9,1% durant le mois précédent. De même, la hausse annuelle des prêts à l'immobilier a atteint 7,7%, au lieu de 7,5% un mois auparavant, traduisant une légère accélération des crédits aux promoteurs et des prêts à l'habitat. Parallèlement, les crédits à la consommation ont maintenu un rythme de progression en glissement annuel, proche de celui du mois précédent, soit 18,9%. En revanche, le taux d'accroissement des crédits à l'équipement est revenu de 1,4% à 1,2%, en variation annuelle. Pour ce qui est des créances diverses sur la clientèle et des créances en souffrance, elles ont enregistré des hausses respectives de 7,3% et de 8,5% en juin, après 6,4% et 7% le mois précédent. Par agent économique, l'évolution du crédit bancaire recouvre une accélération du rythme de progression annuel des concours au secteur privé, en particulier les sociétés non financières, et une décélération de celui des prêts destinés au secteur public. Concernant les créances nettes sur l'administration centrale, elles se sont accrues de 47,8%, en glissement annuel, traduisant principalement l'augmentation des créances nettes des autres institutions de dépôt. Par ailleurs, les avoirs extérieurs nets se sont contractés de 19,7%, après un repli de 17,7% un mois auparavant. Les chiffres les plus récents, datant du 6 août 2012, indiquent que les avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib se sont établis à 134,6 milliards de dirhams, soit une baisse de 0,4% par rapport à leur niveau de fin juillet 2012 et une diminution de 22,2% en glissement annuel. S'agissant des agrégats de placements liquides, leur rythme de progression annuel s'est inscrit en ralentissement, passant de 2,4% en mai à 0,9% en juin. En effet, le taux de croissance annuel des bons du Trésor négociables inclus dans l'agrégat PL1 est revenu de 5,6% à 1,6%, bien qu'en stagnation d'un mois à l'autre. De même, les titres des OPCVM actions et diversifiés ont accusé une baisse de 13,3% en glissement annuel. Parallèlement, le rythme d'évolution des titres des OPCVM obligataires s'est hissé à 1,6% en glissement annuel, contre une diminution de 0,3% en mai.