En septembre 2012, et comparativement au mois précédent, les facteurs autonomes de liquidité ont exercé un impact restrictif de l'ordre de 7,7 milliards de dirhams sur les trésoreries bancaires, en liaison principalement avec la baisse des avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib et l'amélioration du compte du Trésor auprès de la banque centrale, rapporte la dernière « Revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière » d'octobre 2012. Compte tenu de l'évolution des facteurs autonomes et de la diminution de 6 milliards du montant minimum de la réserve monétaire1, en relation avec la décision de la Banque de réduire le ratio y afférent de 6% à 4%, le besoin de liquidité des banques s'est établi à 72,3 milliards de dirhams, après 70,6 milliards le mois précédent. Dans ce contexte, le taux interbancaire s'est situé à 3,18% en septembre, soit une augmentation de 2 points de base par rapport au mois précédent. Pour leur part, les taux des bons du Trésor émis sur le marché primaire ont enregistré des hausses allant jusqu'à 37 points de base par rapport aux dernières émissions. S'agissant des taux créditeurs, le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et 12 mois a progressé de 3 points de base, s'établissant à 3,72% en août. Cette évolution recouvre une baisse de 7 points de base du taux sur les dépôts à 6 mois, revenant à 3,48% et une stabilité autour de 3,82% de celui assortissant les dépôts à 12 mois. S'agissant des conditions monétaires, les dernières données relatives au mois d'août 2012 font ressortir un ralentissement du rythme de progression de la masse monétaire et du crédit bancaire, revenant respectivement à 4,1% et à 6,3% en glissement annuel, après 4,8% et 7,4% en juillet, et 5,2% et 8% en moyenne durant le premier semestre de l'année. Le profil d'évolution de M3 recouvre des évolutions différenciées de ses principales composantes. En effet, le rythme d'accroissement annuel de la monnaie fiduciaire a atteint 3,7%, après 3,5% le mois précédent, soit un niveau très modéré pour le deuxième mois consécutif, traduisant un ajustement à la baisse, après des périodes de croissance élevée durant l'année 2011. S'agissant du rythme de progression de la monnaie scripturale, il a décéléré de 6,8% en juillet à 5,8%. De même, les hausses annuelles des placements à vue et des dépôts en devises, sont revenues respectivement à 8,1% et à 20,4%, au lieu de 8,5% et 22,4% un mois auparavant. Pour ce qui est des dépôts à terme, ils ont accusé une baisse de 3,7% en août 2012, après celle de 2,5% au terme du mois précédent. Pour leur part, les titres des OPCVM monétaires ont enregistré une augmentation mensuelle de 6,4%, s'établissant ainsi, à un niveau supérieur de 19,8% par rapport à la même période de l'année passée. Au niveau des sources de création monétaire, les données disponibles à fin août indiquent un ralentissement du taux de progression du crédit bancaire, avec une contribution de 4,5 points de pourcentage à la création monétaire, inférieure à celle de 5,3 points enregistrée un mois auparavant. Par principales composantes, les facilités de trésorerie et les crédits à la consommation se sont accrus respectivement de 6,3% et de 16,5%, au lieu de 7,4% et de 22,4% en juillet. De même, le taux de variation annuel des prêts à l'immobilier a décéléré de 7,9% le mois précédent à 7,4%, traduisant ainsi une décélération aussi bien au niveau des crédits à l'habitat que des prêts aux promoteurs. Pour leur part, et en dépit d'une hausse mensuelle de 0,8%, les crédits à l'équipement ont accusé une baisse de 2% en glissement annuel, après celle de 2,9% durant le mois de juillet. Pour ce qui est des créances diverses sur la clientèle et des créances en souffrance, elles ont augmenté respectivement de 5,7% et de 7,8%, au lieu de 4,1% et de 7,4% un mois auparavant. Par agent économique, l'évolution du crédit bancaire reflète un ralentissement généralisé du rythme de croissance des concours au secteur privé, en particulier les sociétés non financières, et de celui des prêts destinés au secteur public. S'agissant des créances nettes sur l'Administration centrale, elles se sont accrues de 38,8%, en variation annuelle, contribuant ainsi à hauteur de 3,9 points de pourcentage à la création monétaire et reflétant à la fois l'augmentation des créances nettes de Bank Al-Maghrib et l'accroissement de celles des autres institutions de dépôts. Par ailleurs, les avoirs extérieurs nets se sont contractés de 21,2% en glissement annuel. Les chiffres les plus récents, datant du 4 octobre 2012, indiquent que les avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib se sont établis à 134 milliards de dirhams, soit une baisse de 21,4% en glissement annuel. En ce qui concerne les agrégats de placements liquides, ils se sont accrus de 4,1%, en glissement annuel, après 4,4% un mois auparavant. Ainsi, suite à une stagnation mensuelle, les bons du Trésor négociables ont décéléré à 5,3% en glissement annuel, après 6,2% en juillet. En revanche, le taux de croissance des titres des OPCVM obligataires s'est établi à 3,5% contre 3,3% le mois précédent. Parallèlement, en dépit de la hausse mensuelle de 2,9% enregistrée en août, les titres des OPCVM actions et diversifiés ont accusé une baisse de 10,3%, en variation annuelle. S'agissant du marché des changes, en septembre 2012, l'euro s'est une nouvelle fois apprécié par rapport aux autres principales monnaies. Il s'est, ainsi, établi à 1,29 dollar, soit une appréciation de 3,7% par rapport au mois précédent. De même, la monnaie unique s'est renforcée vis-à-vis de la livre sterling et du yen japonais de 1,3% et 3,1% respectivement, en glissement mensuel. Au niveau du marché des changes national, le dirham a connu en septembre une dépréciation mensuelle moyenne de 0,68% par rapport à l'euro. En revanche, il s'est apprécié de 3% contre le dollar américain, de 2,41% face au yen japonais et de 0,48% vis-à-vis de la livre sterling. En glissement annuel, la monnaie nationale s'est appréciée, en moyenne, de 1,20% à l'égard de l'euro, alors qu'elle s'est dépréciée de 7,25%, de 5,24% et de 3,59% face, respectivement, à la livre sterling, au dollar et au yen japonais.