La Commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a indiqué vendredi que face aux nouvelles sanctions douanières américaines contre les produits européens, l'UE n'a d'"autre choix" que des représailles. La hausse des droits de douane américains contre des produits européens d'une valeur de 7,5 milliards de dollars, entrée en vigueur aujourd'hui, est intervenue quatre jours après le feu vert de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Washington d'imposer des sanctions contre l'UE, en représailles aux subventions accordées à l'avionneur européen Airbus. "Nous regrettons la décision des Etats-Unis d'aller de l'avant avec ces sanctions douanières", a souligné la Commissaire européenne dans un communiqué, relevant que l'UE n'aura d'autre choix que d'imposer à son tour des sanctions douanières contre les Etats-Unis accusés d'avoir subventionné Boeing. Pour Mme Malmström, ces sanctions douanières réciproques ne sont "dans l'intérêt de personne" et provoqueront des dommages "très importants" dans la production aéronautiques aux Etats-Unis et dans l'Union européenne, ainsi que des dommages collatéraux dans de nombreux autres secteurs déjà touchés par "les tensions commerciales actuelles". "En tant que plus grands constructeurs aéronautiques du monde, l'UE et les Etats-Unis ont la responsabilité commune de s'asseoir et de négocier un règlement équilibré et conforme à l'OMC", a insisté la commissaire européenne. La bataille juridique entre Airbus et Boeing est la plus longue et la plus complexe jamais traitée par l'OMC, chacun des deux camps conteste systématiquement la légitimité des aides accordées au camp opposé. Elle remonte à 2004, quand Washington a accusé le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Espagne d'accorder des subventions illégales pour soutenir Airbus. Un an plus tard, ce fut au tour de l'UE d'accuser Boeing d'avoir obtenu 19,1 milliards de dollars de subventions illégales entre 1989 et 2006 de la part du gouvernement américain. Depuis, la guerre est ouverte, et les nombreuses tentatives de conciliation n'y feront rien. Les Etats-Unis avaient déjà imposé en juin 2018 des droits de douane plus élevés sur l'acier et l'aluminium en provenance de l'UE et d'autres pays alliés.