Les objectifs fixés dans le cadre du plan de développement 2009/2012 ont été atteins avec une garantie de 10 Mds de DH de crédits bancaires en faveur des entreprises. D'après Hicham Zanati Serghini, Directeur général de la CCG (Caisse Centrale de Garantie), les initiatives lancées pour le soutien des entreprises sont louables et nécessitent l'implication de toutes les parties prenantes. - Finances News Hebdo : La CCG est un instrument de l'Etat qui encourage la création, le développement et la modernisation des entreprises notamment les PME et TPE. Pourriez-vous nous rappeler les conditions, les modalités et les critères d'éligibilité pour l'octroi de la garantie ? - Hicham Zanati Serghini: Il faut rappeler de prime à bord que les produits de la CCG sont des produits destinés au secteur bancaire qui lui permettent de réduire le risque pris sur des crédits donnés aux Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPME). Le secteur bancaire constitue ainsi un véhicule pour permettre aux TPME d'accéder au crédit. Les critères des crédits pouvant bénéficier de la garantie de la CCG ont été largement simplifiés dans le cadre d'une offre générique. Ainsi, nos produits sont destinés à la population des TPME présentant un projet viable, tous secteurs confondus, mis à part la pêche hauturière et la promotion immobilière. Chaque produit est plafonné en termes de quotité de garantie et de montant d'engagement de la CCG. - F. N. H. : Pourriez-vous nous dresser le bilan d'activité du premier semestre 2012, notamment en terme de volume des garanties agréées en faveur des entreprises? - H. Z. S. : Le bilan d'activité de la Caisse Centrale de Garantie au titre du 1er semestre 2012 est positif puisque nous avons enregistré un accroissement de la production, tous fonds confondus, aussi bien en faveur des entreprises que des particuliers de 28% pour un montant global d'engagement de plus de 3 milliards de DH. Le volume des garanties agréées en faveur des entreprises a atteint 720 millions de dirhams, permettant la mobilisation en faveur de PME et TPE d'un volume de crédits de 1,3 milliard de dirhams, soit une augmentation de plus de 40 % par rapport à la même période de l'année précédente. Ce résultat a été possible grâce notamment au lancement en 2012 du mécanisme de garantie des crédits d'exploitation en faveur des PME. - F. N. H. : Les efforts déployés par l'Etat pour la diversification de l'offre de financement au profit des PME et TPE et l'adhésion de plus en plus de sociétés de financement, ont certainement impacté positivement les financements auprès des banques. Mais qu'en est-il de la survie de ces entreprises qui contractent ces prêts ? - H. Z. S. : En effet, l'Etat a mis en place de nombreuses mesures, visant à appuyer le financement des entreprises dont la dernière en date concerne le lancement de la garantie «Damane express» dédiée aux Très Petites Entreprises (TPE) qui a enregistré un très bon démarrage. Concernant le problème de la survie des entreprises, et dans la mesure où notre stratégie de développement n'a été lancée qu'en 2009, il est encore trop tôt pour avoir un retour vu qu'une génération de crédits a une maturité moyenne de 7 ans. Mais les résultats actuels situent la sinistralité à un niveau très faible, sachant que la sinistralité finale devrait se situer entre 10% et 14%. - F. N. H. : D'après vous, quelles sont les mesures à mettre en place pour garantir non seulement l'accès au financement, mais également sa pérennisation ? - H. Z. S. : Parmi les principales mesures contribuant à assurer la pérennisation des entreprises, figure la question de l'accompagnement des porteurs de projet car, en général, c'est surtout au cours des 3 ou 5 premières années que le taux de défaillance des entreprises est observé. Il existe aujourd'hui des initiatives louables qui méritent d'être soutenues, initiées par les réseaux associatifs qui permettent de briser l'isolement du porteur de projet et de l'aider à gérer son entreprise par le conseil et l'échange d'expériences. Mais il y a surtout une grande part de responsabilité de l'entrepreneur qui doit bien étudier la faisabilité de son projet en amont et mettre tous les atouts de son côté pour en assurer le succès et la pérennité. - F. N. H. : Les PME et TPE sont souvent confrontées à des contraintes, outre financières, qui entraînent parfois la faillite. Quelles sont les retombées financières de la mortalité des entreprises bénéficiant de la garantie de l'Etat sur les caisses de la CCG, notamment pour l'exercice 2011 et le premier semestre 2012? - H. Z. S. : Les règlements effectués aux banques au titre de la mise en jeu de la garantie n'ont pas d'impact sur les fonds propres de la CCG en raison de la nette distinction, aussi bien comptable que financière, entre les fonds propres de la Caisse et les ressources destinées à faire face aux indemnisations. Au cours des 3 dernières années, la CCG a réglé un montant de 91 MDH aux banques au titre de la mise en jeu de la garantie du Fonds de Garantie PME qui représente aujourd'hui le réceptacle unique des engagements de garantie en faveur des TPME. En raison de l'augmentation importante de nos engagements ces dernières années, les mises en jeu de la garantie devraient logiquement s'inscrire en hausse au cours des prochaines années, mais elles devraient rester confinées à un taux de sinistralité, moyen par génération ne dépassant pas 14%. - F. N. H. : En fin d'année vous arrivez au terme de votre plan de développement 2009-2012 ; êtes-vous en adéquation avec les objectifs fixés ? - H. Z. S. : Les réalisations enregistrées durant la période du plan de développement sont à la hauteur des attentes, puisque nous avons pu garantir plus de 10 milliards de DH de crédits bancaires en faveur des entreprises (90% des objectifs initiaux et 97% par rapport aux objectifs annuels de notre Conseil d'Administration). Nous avons ainsi pu multiplier par 2,5 fois le volume de notre activité par rapport aux quatre années antérieures au plan de développement, avec un rythme de production soutenu dépassant 1 milliard de DH de garanties octroyées par an. Cette évolution remarquable a permis de hisser la CCG, en terme de volume des engagements, au premier rang des institutions de garantie dans la région MENA (Source Banque mondiale). Par ailleurs, la nouvelle dynamique de l'activité de la CCG a permis une augmentation de 300% de notre PNB, entre 2007 et 2011, en s'établissant à près de 84 millions de DH à la fin de 2011. En parallèle à cette importante montée en régime de notre activité, les actions de modernisation et d'optimisation du processus de production ont permis une maîtrise des coûts et une augmentation importante de la productivité. Ainsi, la masse salariale, qui représentait 76% de notre PNB en 2007, ne dépasse pas 30%. Actuellement, nous finalisons une nouvelle feuille de route pour la période 2013-2016 qui consacrera les acquis et apportera des innovations par rapport aux besoins des Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises (TPME). Dossier réalisé par L. Boumahrou