• Finances news hebdo : Quels ont été les principaux enseignements de ce périple au Maroc sur le plan technique ? • Bertrand Piccard : C'était surtout un entraînement. Le deuxième avion est actuellement en construction. C'était l'entrainement de l'équipe pour savoir comment prendre les décisions pour la logistique et puis pour notre système de planification de mission. En effet, nous avons un programme informatique qui nous calcule à l'avance les altitudes, les directions en fonction des énergies, des vents, etc. Et nous avons pu constater lors de ce périple que ce système est excessivement fonctionnel et excessivement performant. C'est la société Altran qui nous l'a développé et nous constatons qu'aujourd'hui nous avons un outil formidable pour faire le tour du monde. • F. N. H. : Aujourd'hui, beaucoup d'Etats et d'institutions manifestent leur intérêt pour ces projets novateurs ; mais suivent-ils avec du financement ? • B. P. : Pour le financement du projet Solar Impulse nous n'avons travaillé qu'avec des entreprises privées comme Omega, Solvay, Deutsche Bank, Schindler, Altran, Bayer, etc. Mais nous n'avons pas de financement public ou gouvernemental de quel pays que ce soit. Il est vrai que ce serait une bonne solution pour le futur. Puis, il a été plus aisé d'obtenir rapidement des fonds privés que d'avoir des fonds institutionnels. • F. N. H. : L'avion expérimental a réussi son pari et un deuxième est en cours de construction, ce qui laisse présager que votre projet de tour du monde à bord d'un avion fonctionnant à l'énergie solaire devient réalité. Mais au-delà de cette performance, quelle serait pour vous l'ultime consécration pour ce projet qui vous anime depuis 13 ans ? • B. P. : La consécration de ce tour du monde est d'inciter des millions de gens à économiser de l'énergie et à investir dans des énergies renouvelables pour qu'ils comprennent qu'à travers cette aventure du Solar Impulse que les énergies renouvelables sont associées à des énergies positives, que c'est enthousiasmant et qu'il faut y aller une bonne fois pour toutes.