En période de fin dannée, de fête des mères ou encore la Saint-Valentin, les sujets concernant la fleur font floraison chez les professionnels du secteur de par le monde. Ce sont des moments où le Maroc exporte le plus vers lEurope qui apprécie énormément les roses nationales. Malgré cet état de fait, tout nest pas rose. La concurrence, surtout du côté dIsraël et de lAmérique Latine, est rude. Lindustrie florale marocaine, comme tout autre secteur dactivité, doit faire face aux nouvelles réalités de la globalisation. Orientée dès les années 70 vers lexportation, elle peine aujourdhui à trouver place dans ce marché mondialisé, tellement loffre abonde de pays émergents. Et pourtant la qualité de la fleur marocaine est reconnue de par le monde. Aussi, les pouvoirs publics devraient encourager ce secteur vu limportance de la plus-value quil pourrait générer. De plus, le Royaume dispose de tous les atouts pour être lun des producteurs incontournables du bassin méditerranéen. En effet, la position géostratégique du pays, ainsi que les conditions climatiques propices peuvent favoriser le développement de la floriculture. Naguère (dans les années 70), il y avait 48 producteurs. Actuellement, ils ne sont plus quune dizaine. La production concernait initialement les roses, alors que les illets nont gagné du terrain que depuis la dernière décennie. Des opportunités de croissance existaient jadis pour les grands producteurs, notamment ceux qui réussissaient à contrôler le processus de commercialisation. Des épines à éviter Néanmoins, il faut reconnaître quil est difficile de généraliser ce constat; diverses raisons entrent en compte car le secteur fait effectivement face à des contraintes. La non-disponibilité au moment opportun dun fret aérien est lune des entraves qui handicape cette activité industrielle : les problèmes de transport empêchent les producteurs nationaux dêtre présents dans plusieurs pays européens. Surtout durant des périodes bien précises du calendrier grégorien. Aussi à terme, lactivité des entreprises existantes ne pourrait persister si les autorités ne décident pas de les «aider». Ces entreprises ne demandent pas à «être assistées». Pour preuve, la floriculture marocaine, entièrement prise en charge par linitiative privée, a développé une technologie de pointe remarquable. Il conviendrait plutôt de mettre en place un système incitatif pour que cette industrie de la fleur ne puisse sétioler un jour. Aujourdhui, le secteur pâtit également de la hausse des prix des intrants : les produits phytosanitaires et les engrais. Les ressources en eau posent évidemment problème. Et partant, on est obligé dutiliser des moyens techniques coûteux pour pomper le volume deau nécessaire tellement elle est devenue rare et les nappes phréatiques de plus en plus profondes. Le gasoil et lélectricité restent chers et le souhait des professionnels serait que cette activité puisse également profiter de tarifs avantageux. Lapprovisionnement en plastique pour les serres présente également une difficulté à laquelle font face les opérateurs. Le produit national ne répondant pas aux exigences internationales, les producteurs sont appelés à importer. Cadrer la rose Enfin, la fleur coupée marocaine reste toujours appréciée. Cela a été démontré lors de différentes manifestations internationales. Mais il nen demeure pas moins que cette activité industrielle a besoin de cadres. La survie et la compétitivité de ce secteur dédié à lexport résident toujours dans ladoption de techniques appropriées de production, de manutention et de commercialisation. Il suffirait de quelques mesures pour permettre à la floriculture marocaine un retour à lâge dor. Quant à la répartition régionale des superficies réservées aux cultures florales, elle concerne Rabat-Salé avec 24,1 ha devant le Souss-Massa (12,8 ha) et Tadla (8,1 ha). Le reste est réparti entre Casablanca (3,6 ha), le Haouz (2,5 ha) et Benslimane (0,7 ha). Sur ce total, lillet se positionne en premier suivi du rosier et du glaïeul.