La Commission mixte maroco-tunisienne a tenu sa 12ème session, vendredi 28 janvier à Tunis, pour évaluer le travail accompli et examiner les moyens de donner un nouvel élan à la coopération bilatérale afin de relever les défis majeurs de la mondialisation et les profondes mutations qui en découlent. Le Premier ministre marocain, Driss Jettou, a présidé la délégation marocaine aux travaux de la 12ème session de la Grande commission mixte maroco-tunisienne qui sest tenue les 27 et 28 janvier dernier à Tunis. Il avait dailleurs formulé l'espoir de voir la session actuelle de la Grande commission mixte aboutir à des résultats probants, susceptibles d'enrichir et de diversifier la coopération bilatérale, en particulier dans les domaines de l'investissement et des échanges commerciaux. Cette session a permis d'évaluer les travaux des commissions sectorielles issues de la Grande commission mixte, et de prospecter les horizons de la coopération bilatérale dans tous les domaines, dans le cadre des relations de complémentarité et de partenariat établies entre les deux pays. Lors de cette rencontre, les deux parties ont passé en revue les réalisations accomplies et les entraves pouvant gêner la bonne marche de la coopération bilatérale. Elles ont mis l'accent sur l'importance de mettre en uvre les recommandations selon le plan d'action proposé par le « mécanisme mixte maroco-tunisien de hautes compétences ». Il est à relever que le volume des échanges commerciaux reste en-deçà des potentialités dont disposent les deux pays puisqu'il n'a pas encore atteint le niveau souhaité, à savoir 500 millions de dollars. Doù lappel des deux parties à conjuguer leurs efforts pour surmonter les difficultés et dynamiser davantage le Conseil mixte des hommes d'affaires maroco-tunisiens, ainsi que le rôle du secteur privé. Défis communs En effet, les défis majeurs posés aux deux pays les incitent à intensifier leurs efforts pour la dynamisation du rôle du Conseil mixte des affaires, des commissions sectorielles et des chambres de commerce et d'industrie, de manière à dynamiser la coopération bilatérale dans des secteurs aussi importants que la douane, les investissements, les textiles, l'industrie et le commerce, l'agriculture, les pêches et les transports. À Tunis, les deux parties ont élaboré et finalisé, lors de la réunion des experts, plusieurs projets d'accords et de programmes exécutifs qui ont été soumis à la Grande Commission pour examen et adoption. Ces documents visent notamment à dynamiser les relations entre les deux pays dans les domaines scientifique et technique (normes, contrôle de la qualité et délivrance des diplômes d'homologation), de la recherche, de la culture, de la jeunesse et des sports, du tourisme, des affaires religieuses, de l'artisanat, de la promotion de la femme et de la famille, de la coopération judiciaire et consulaire. Dans ce contexte, la signature de ces accords est un nouveau jalon sur la voie de la dynamisation et du renforcement de l'action commune. Pour inscrire leur action dans la durée, les deux parties ont décidé de redoubler d'efforts pour intensifier leur coopération à tous les niveaux et relever les défis de la rude concurrence à l'échelle mondiale. On relève également une convergence de vues et une détermination du Maroc et de la Tunisie à aller de l'avant et développer les contacts entre les deux pays. D'ailleurs, le Comité maroco-tunisien de suivi et de coordination a recommandé de tenir sa 9ème session à Rabat avant les travaux de la 13ème session de la Grande Commission mixte prévue au Maroc. Menace de la «marée jaune» Les deux pays doivent faire face aux mêmes défis, notamment ceux liés à la mondialisation, la dynamisation des flux d'investissements générateurs de croissance et d'emplois, le renforcement de la compétitivité de leurs économies et entreprises, les moyens d'apporter une solution adéquate au problème du secteur du textile et de l'habillement exposé à une vive concurrence après la suppression des quotas textiles. Pour ce secteur, une étude de l'OMC, réalisée en 2004, a montré que, par la suppression des quotas, la Chine verra sa part dans le marché de l'Union Européenne augmenter de 10 à 12 % et celle de l'Inde de 9 à 11%. S'agissant du secteur de l'habillement et du marché européen, la part de la Chine augmentera de 18 à 29 % et celle de l'Inde de 6 à 9 %. Le Maroc et la Tunisie étaient conscients de la nécessité de prendre les mesures d'accompagnement qui s'imposent pour faire face à cette situation qui tourne à leur désavantage. Lors de la conférence ministérielle sur l'avenir du secteur du textile et de l'habillement, tenue à Tunis en 2004, Mustapha Mechahouri, ministre du Commerce extérieur, avait rappelé que ce secteur, avec près de 7 millions d'emplois et un chiffre d'affaires de 252 milliards d'euros, constitue l'un des principaux secteurs industriels dans la quasi-totalité des pays de la région. Il a précisé que c'est un secteur particulièrement important pour les pays méditerranéens, car il est le premier employeur industriel en Egypte, au Maroc (40 %) et en Tunisie (50 %). Lautre point vital qui a fait partie de lordre du jour de cette Commission est la dynamisation de la déclaration d'Agadir portant sur la grande zone de libre-échange appelée à jouer un rôle catalyseur dans le développement et la réalisation de la complémentarité économique entre les pays de cette zone, dautant que les regroupements économiques ont prouvé leur efficacité. Les mutations rapides qui sopèrent dans le monde, sous leffet de la mondialisation, incitent les deux parties à canaliser les énergies pour les relever et aller encore de l'avant. Au terme de cette rencontre, Driss Jettou et son homologue tunisien, Mohammed Ghannouchi, ont réitéré la ferme détermination des deux pays à dynamiser leur coopération bilatérale dans divers domaines.